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2 mai 2021

PAGAILLE AU LOIN - JACK VANCE

pocket05404

Si j’ai déjà lu un grand nombre de romans de Jack Vance, je n’avais en revanche jamais tâté de ses nouvelles. Aussi, en ouvrant ce recueil de récits écrits pour la plupart dans les années cinquante, j’étais curieux de voir ce que cet auteur pouvait donner au format court. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il s’en tire plutôt pas mal. Bien sûr on y trouve pas, ou peu, ce sens du détail qui est sa marque de fabrique, ce soin apporté à tous les aspects, sociaux, culturels, ethniques et anthropologiques, des planètes et des sociétés qu’il met en place. Pour autant ces récits de space opera ne manquent pas de saveur. Humour et tragédie s’y mêlent allègrement pour nous donner des histoires où il est question de rivalité et de difficulté à communiquer. Que ce soit entre humains et extra-terrestres, entre races humanoïdes, entre humains ayant suivis des parcours distincts, entre hommes et femmes ou entre concurrents, chaque nouvelle met en exergue l’importance d’aller vers l’autre et de se parler. A défaut, incompréhension et conflits ne sauraient tarder.

«Le don du bagout » nous rappelle que pour communiquer, il faut un langage commun. Oui mais voilà, lorsque votre vis-à-vis est un amphibien doté de tentacules et incapable d’émettre le moindre son, il est bien difficile de se comprendre. Le plus long récit du recueil n’est pas le plus percutant. Il n’en est pas moins intéressant par son côté « roman policier » et le profond humanisme de son héros.

« La Mytr » est la démonstration par l’exemple du vieux proverbe selon lequel Il ne faut pas se fier aux apparences. Une petite sauvageonne échouée sur une planète inhospitalière va l’apprendre à ses dépens.

 « Les dix livres » pose la question de savoir s’il est nécessaire qu’une civilisation soit confrontée aux difficultés pour se transcender et donner le meilleur d’elle-même ? Un récit qui donne à réfléchir mais qui demeure assez terne et peine à transporter le lecteur.

« Les potiers de Firsk » est le seul récit du recueil où l’on retrouve le Jack Vance orfèvre, créateur méticuleux d’univers et de civilisations En seulement vingt-cinq pages il nous livre une superbe histoire de choc des cultures où il démontre, entre autre choses, que la manière forte n’est pas forcément la plus efficace. Un récit de grande qualité qui nous fait regretter son format court.

« Qui perd gagne » nous rapporte la rencontre improbable entre une expédition terrienne et un unigène, organisme intelligent constitué d’énergie pure mais invisible à l’œil nu. Deux espèces on ne peut plus différentes qui vont pourtant nous démontrer que lorsqu’il s’agit de sa survie et des moyens de l’assurer, les décisions prises sont souvent identiques.

Rivalité toujours avec « La guerre des écologies » où il est question de deux fédérations qui se disputent la propriété d’une planète récemment découverte. Sa terraformation va être l’occasion d’une lutte acharnée, l’une des fédérations réduisant systématiquement à néant les efforts de l’autre. Excellente chute en forme de retournement de situation sur le modèle de l’arroseur arrosé.

Même s’il est une fois de plus question de relations tendues entre humains et extra-terrestres, c’est surtout des rapports hommes/femmes que Vance nous entretient dans « Mascarade sur Dicantrope ». Plus précisément entre un homme et sa femme, un couple isolé sur une planète en raison du travail de monsieur. La monotonie des jours, l’absence de perspectives et l’ennui ont distendu les liens matrimoniaux. L’arrivée d’un autre homme et les réactions un peu trop vives des autochtones va secouer leur existence morose et apporter une solution inattendue à leurs problèmes de couple.

Communication entre humains toujours avec «  La planète de Sulwen ». Et cette fois,  la chose est d’autant plus amusante que ce sont deux spécialistes du langage qui ne parviennent pas à s’entendre. Les professeurs Gensh et Kosmin se jalousent, s’épient, se jouent des tours pendables pour être les premiers à démêler les secrets d’une culture extra-terrestre. Lequel gagnera ? A moins qu’un troisième larron ne tire profit de la situation.

Pocket - Science-Fantasy - 1993

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Commentaires
T
Pareil, j'ai lu ses romans mais jamais ses nouvelles. Pourquoi pas ?<br /> <br /> <br /> <br /> Et je me joins à toi pour ordonner la lecture de "La Terre demeure" !
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F
Je dois l'avoir dans un coin de ma PAL numérique (en fait j'en suis sûr). Hop, je note pour une future lecture. Pour l'instant je suis dans "La Terre demeure" que tu conseilles :)
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L
" Qui perd gagne " me tente, c'est la seule 😩
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FLEUVE NOIR
fl no
ANTICIPATION

 

 

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  • Blog consacré à mes lectures dans les domaines de la fantasy, du fantastique et de la science fiction. Mais comme je ne suis pas sectaire et que mes goût sont assez éclectiques, il n'est pas exclu que j'y parle aussi d'un bon polar ou d'un essai.
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