LA REPUBLIQUE DU BONHEUR - ITO OGAWA
Hatoko a épousé Mitsuro, le père de la petite fille dont elle était devenue très proche. Ravie, la jeune femme n’en est pas mois assaillie de doutes. Parviendra-t-elle à créer une famille harmonieuse et à s’occuper d’un enfant, elle qui ignore ce qu’est l’amour d’une mère
En dépit du plaisir que j’ai éprouvé à retrouver les personnages de « La papeterie Tsubaki », je n’ai pas été enthousiasmé par cette suite qui n’apporte pas grand-chose de nouveau au lecteur. Ito Ogawa y applique la même recette que dans son précédent roman pour nous conter la vie toute simple de son héroïne dans la petite ville de Kamakura.
Au programme : ballades dans la cité et visites de ses nombreux temples, cueillette de feuilles de thé et de bourgeons de pétasites, repas préparés en famille ou dégustés au restaurant et bien d’autres menus faits qui forment le quotidien et vous font une vie bien remplie. Bien entendu, il est aussi question des clients d’Hatoko et de leurs requêtes parfois fort surprenantes. Mais son activité d’écrivain public passe cette fois au second plan et s’efface derrière les scènes de vie de sa famille toute neuve.
Il ne faut donc pas attendre de ce roman qu’il vous surprenne ou qu’il vous bouleverse. « La république du bonheur » est une ode à la simplicité et aux petites joies de l’existence. C’est aussi un éloge du temps retrouvé qui nous invite à apprécier le lent défilement des saisons et nous pousse à nous extraire du tourbillon technologique que la société de l’immédiateté veut nous imposer.
Pris séparément, les romans d’Ito Ogawa sont plutôt sympas. Mis bout à bout, on se rend compte qu’ils sont tous plus ou moins construits sur le même modèle et développent les mêmes idées. Il n’est donc pas sûr que j’y retourne. A moins que l’auteur ne change de registre…
Philippe Picquier - 2020