Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
SF EMOI
9 juin 2019

DANGER, PARKING MINE ! - SERGE BRUSSOLO

FnAnt1475

Dans un monde et une société indéterminés mais qui semblent bien proches de sombrer, une unité de l’armée veille sur une zone protégée où vivent deux clans ennemis. Chaque année les deux peuples s’affrontent dans un combat épique, ceux du sol se lançant à l’assaut des tours où vivent leurs adversaires. Mais cette année pourrait bien être celle du dernier combat, de l’ultime bataille… 

« Danger, parking miné ! » est un Brussolo pur jus quoiqu’un peu en-deçà de sa production habituelle pour ce qui est du nombre et de la qualité de ces idées époustouflantes qui sont sa marque de fabrique. Ici l’histoire se résume à la confrontation entre deux tribus dont le mode de vie et les coutumes s’opposent à peu près sur tout. Une intrigue relativement faible heureusement compensée par la présentation passionnante de ces deux clans, peuples, sectes, on ne sait pas trop comment les qualifier. La description de leur univers est en effet d’une précision redoutable. L’auteur fait preuve d’une rigueur et d’un sens du détail quasi scientifiques et on a parfois l’impression de lire une étude anthropologique.

Le roman débute par deux chapitres qui servent d’introduction, un peu, et à planter le décor, beaucoup. Ce dernier se limite à un morceau de ville dominé par quelques buildings qui constitue une sorte de réserve naturelle dans laquelle vivent deux peuples qui ont considérablement régressés et que, pour d’obscures raisons, le pouvoir a décidé de protéger de toute influence extérieure afin d’observer leur évolution. Deux peuplades ennemies donc mais qui partagent une origine commune ou plutôt, qui se sont constitués sur un même rejet de la société.

Il y a d’abord les Anonymes qui ont colonisés les parkings au pied des immeubles et qui vivent parmi les ruines des infrastructures et les carcasses de voitures sans pouvoir pénétrer dans les tours dont les accès ont été murés. Leur crédo, on s’en doute vu leur nom, est l’anonymat. Afin de ne plus être fichés, répertoriés, archivés, ils ont décidés de s’affranchir de tout ce qui permettait de les individualiser et donc de les identifier. Finis les noms et les adresses, adieu les numéros, de téléphone, de compte bancaire, de sécurité sociale… La distinction est bannie, l’uniformité devient la règle. Tous les points de repères sont gommés. Il n’y a plus de couples ni de familles et les enfants changent de nourrice chaque année pour éviter le moindre attachement. Tous les anonymes sont vêtus du même imperméable de caoutchouc noir et leurs visages sont tatoués de trois bandes horizontales de manière à amoindrir les traits distinctifs que sont les yeux, le nez et la bouche…

Les Hypernommés ont en revanche un culte de la personnalité très affirmé dont la manifestation la plus évidente réside dans leurs noms à rallonge composés de surnoms et de qualificatifs qui résument les évènements qui ont jalonnés leur vie. Ils sont les descendants des agents de maintenances des buildings qui ont fini par emménager à demeure en haut des tours pour échapper à la pollution et à des conditions de vie au sol de plus en plus dégradées. Ils continuent désormais de vivre au sommet des immeubles où ils entretiennent avec dévotion les gigantesques enseignes néons qui les coiffent provoquant ainsi la haine des anonymes qui y voient une atteinte caractérisée à leur mode de vie.

La découverte de ces tribus rivales se fait par l’entremise de l’un de leur membre que nous suivons sur quelques journées. Deux héros qui n’en sont pas vraiment puisque Nath-Freuden-Yellow-Anchor-Sextant-bleu-du-cap-anglais et la jeune anonyme n’ont aucune prise sur les évènements et ne donnent pas franchement envie de s’identifier à eux ou de frémir pour leur sécurité. Ce serait de toute façon peine perdue puisque tout se termine sur un gigantesque combat entre les deux groupes ethniques et la mort de presque tous les protagonistes de l’histoire. Bref, une fin tout à fait brussolienne qui ne résout rien et qui se termine mal !

Fleuve Noir Anticipation - 1986

Publicité
Publicité
Commentaires
C
On se croirait dans Les furtifs de Damasio avec les clans des personnages !<br /> <br /> Je tenterai bien la lecture de ce roman, je connais peu l'auteur et le pitch me plait.
Répondre
F
Voici ce que j'en disais à l'époque.... " Quand les guerriers des parking montent à l'assaut des H.L.M de béton !<br /> <br /> <br /> <br /> C'est une réédition qui date de la meilleure période de Serge Brussolo (1986). Paru initialement au Fleuve Noir, DANGER PARKING MINÉ ! est un bon petit livre à l’écriture violente et aux situations absurdes mais prenantes. L’auteur n’est pas avare de trouvailles bizarres et ce roman est d’une noirceur totale. Les héros sont désespérés et savent qu’ils vont passer d’une vie horrible à une mort terrifiante.<br /> <br /> C’est un roman qui serait génial s’il était un peu plus développé. Il est beaucoup trop court et Brussolo, comme à son habitude, multiplie les trouvailles sans prendre le temps de les exploiter à fond. C’est un peu dommage mais cela reste quand même une bonne lecture d’évasion d’autant que le dénouement du livre, souvent décevant chez Serge Brussolo, tient ici la route.
Répondre
P
Salut , je l'avais trouvé bien dans mes souvenirs ..... :)
Répondre

FLEUVE NOIR
fl no
ANTICIPATION

 

 

Publicité
SF EMOI
  • Blog consacré à mes lectures dans les domaines de la fantasy, du fantastique et de la science fiction. Mais comme je ne suis pas sectaire et que mes goût sont assez éclectiques, il n'est pas exclu que j'y parle aussi d'un bon polar ou d'un essai.
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Newsletter
Archives
Publicité