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SF EMOI
9 décembre 2018

ROCHE-LALHEUE - HUGUES DOURIAUX

FnAnt1844

Marie et Jeanne de Roche-Lalheue vivent chichement dans le vieux château de leurs ancêtres et partagent leur temps entre leur boulot et les soins qu’elles prodiguent à leur grand-mère grabataire. Une vie sans perspectives que Jeanne tente d’oublier dans des aventures sans lendemain tandis que sa sœur se réfugie dans son travail de libraire et ses rêveries. Mais depuis peu, ce sont des rêves un peu particuliers qui viennent la visiter. Des rêves ou bien des cauchemars ? Illusion ou réalité ? 

Roche-Lalheue est un roman qui n’a pas été publié au bon moment. Vingt ans plus tôt, il avait sa place dans la collection Angoisse du Fleuve Noir. Trois plus tard, il pouvait intégrer la collection Frayeur du même éditeur. Hélas, sorti en 1991, il dut se contenter de la collection Anticipation devenue dans ses dernières années une sorte de fourre-tout où l’on trouvait aussi bien de la SF que de la fantasy ou du fantastique. C’est dommage car cela ne lui a sans doute pas permis de trouver son véritable public, celui des amateurs de frissons et d’hémoglobine.

Pour ma part c’est son côté « Angoisse » qui m’a séduit, c’est-à-dire grosso modo la première partie de l’histoire, celle qui met en place l’ambiance et le décor. Oh, rien que de très classique puisque nous n’avons là qu’une petite bourgade de campagne, un vieux manoir décrépi et deux jeunes femmes prisonnières du carcan familial qui se trouvent confrontées à l’irruption de l’irrationnel dans leur vie terne et maussade. Mais le caractère des deux héroïnes, l’une volage, l’autre un peu coincée, la tyrannie qu’exerce sur elles une aïeule acariâtre et, malgré leur particule, les problèmes d’argent auxquels elles sont confrontés, tout cela donne au récit une matière sociale assez intéressante. A tel point que l’on est presque surpris, pour ne pas dire déçu, lorsque surviennent les premières manifestations maléfiques.

Il faut dire que ces dernières ne sont guère passionnantes et se limitent pour l’essentiel à des scènes de possession démoniaque au cours desquelles Marie et Jeanne se livrent à des galipettes classées X. Quant à l’aspect « Frayeur » de l’histoire, on le trouvera uniquement dans les descriptions très explicites et écœurantes des scènes de crimes puisque l’auteur se contente de nous montrer le résultat (les flots de sang, les corps démembrés…) et non l’acte meurtrier. Je ne suis pas un grand fan de romans d’horreur mais il me semble que dans ce type de littérature, c’est justement la confrontation entre l’assassin et sa victime, entre le monstre et sa proie qui apporte au récit une bonne part de sa tension et de son intérêt. Ici, cette absence est d’autant plus dommageable que l’on sait très vite d’où vient le mal et que le seul mystère qui reste dès lors à éclaircir a trait à l’identité du démon. S’agit-il du beau peintre, de l’abominable grand-mère, du père qui réapparait un peu trop opportunément, de l’idiot du village ? Quel suspens !

Fleuve Noir Anticipation - 1991

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Commentaires
F
Je te trouve un poil sévère avec ce bouquin que, pour ma part, j'avais bien aimé. Du même auteur, je recommande aussi "Syndrome Apocalypse". ;)
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P
Une pensée pour l'auteur décédé cette année ....a lire ou à relire .....
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FLEUVE NOIR
fl no
ANTICIPATION

 

 

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  • Blog consacré à mes lectures dans les domaines de la fantasy, du fantastique et de la science fiction. Mais comme je ne suis pas sectaire et que mes goût sont assez éclectiques, il n'est pas exclu que j'y parle aussi d'un bon polar ou d'un essai.
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