JUSTE UN REGARD - HARLAN COBEN
Il aura suffi d'un malheureux cliché glissé dans ses photos de vacances pour que la vie de Grace Lawson soit bouleversée. Son époux disparaît, un dangereux criminel menace ses enfants et la police semble impuissante à les protéger. Déterminée à protéger sa famille et se méfiant désormais de tout le monde, Grace va mener sa propre enquête avec l’aide, toute paradoxale, d'un dangereux mafieux.
En dépit de sa réputation de maître du thriller, je ne connaissais jusqu’à présent Harlan Coben qu’au travers de l’adaptation cinématographique de son roman le plus connu : « Ne le dis à personne ». Le film ne m’ayant guère emballé (la faute à François Cluzet) je n’avais encore jamais eu l’idée de lire un de ces bouquins. Cet oubli est désormais réparé mais il n’est pas sûr que je renouvelle l’expérience.
Le résultat est pourtant efficace : pas de temps mort, des indices distillés au compte-goutte, de l’action juste ce qu’il faut, l’ami Coben connaît son métier. Il alterne parfaitement les passages angoissants avec un tueur bien flippant (une espèce d’ostéopathe dément capable de vous briser les os un par un) et d’autres plus calmes qui permettent de souffler un peu. Mais surtout, son intrigue tient vraiment la route et j’avoue ne pas l’avoir éventée avant la révélation finale, ce qui est plutôt une bonne chose.
Néanmoins, son roman souffre d’un certain nombre de petits défauts. Tout d’abord il y a le style. Celui d’Harlan Coben est extrêmement simpliste : descriptions sommaires, dialogues excessivement longs et nombreux, situations un peu convenues, il va à l’essentiel, se reposant sur la qualité de l’énigme qu’il nous propose. On sent également un peu trop les ficelles du métier en particulier dans la façon dont les personnages secondaires entrent en scène.
Il m’est aussi apparu que son intrigue, en dépit de son intérêt, était beaucoup trop proche de celle de « Ne le dit à personne ». Dans les deux cas nous sommes en présence d’un personnage qui enquête sur la disparition de son conjoint, qui doit lutter contre un ennemi prêt à tout et qui trouve une aide inattendue auprès d’un caïd du milieu. On retrouve aussi la même idée de fuite, de dissimulation pour échapper à une vengeance, bref, cela donne un peu l’impression que l’auteur a trouvé la recette qui fonctionne et qu’il est bien décidé à l’exploiter à fond.
Pocket - 2011