RN 86 - JEAN-BERNARD POUY
Léonard est profondément affecté par le décès de sa femme dans un accident de la circulation d'autant que les circonstances du drame laissent supposer un suicide. Cherchant à connaître les raisons qui ont pu pousser Lucie à cet acte désespéré, il décide d'enquêter sur ses derniers jours et notamment sur ce mois passé en séminaire dans le sud de la France. Son seul indice : une carte postale du pont du Gard.
Jean-Bernard Pouy a le don de nous proposer des polars qui sortent des sentiers battus.
Celui-ci n'en est d'ailleurs presque pas un. Pas de policiers, pas de malfrats, pas de meurtre. Juste une sorte de jeu de piste post mortem qui voit un homme tenter de reconstituer les derniers jours de son épouse et qui découvre une femme qu'il ne soupçonnait pas, presque une étrangère.
Sa tâche semble de prime abord désespérée, voire impossible. Comment retrouver la trace d'une personne dans une région que l'on ne connaît pas quand on ignore où elle a séjourné et qui elle a pu côtoyer. Mais avec de la persévérance et un peu de chance, il va remonter le fil ténu qui le relie à son épouse. Une réceptionniste d'hôtel, une collègue de stage, un écrivain en villégiature, un voyeur, lui dévoileront des bribes de son histoire. A lui de combler les trous pour que, de fil en aiguille, le passé prenne forme et la vérité se fasse jour dans toute sa crudité.
Au cours de son enquête, Léonard va se prendre quelques grosses claques dans la gueule. Au propre comme au figuré. Mais il ira jusqu'au bout de sa démarche et boira le calice jusqu'à la lie. Une quête désespérée sur fond d'arrière-pays nîmois avec ses campagnes écrasées de soleil, ses jolis villages et le pont du Gard où tout commence... et tout s'achève.
Gallimard - Folio Policier - 1998