LES ENFANTS DU SANG - LAURENT COURTIAUD
Lorsque son voisin décède dans des circonstances étranges, Eric Marquand, jeune dilettante expert en arts martiaux, décide de dénouer les fils d'une histoire étrange qui plonge ses racines en Thaïlande, vingt ans plus tôt.
C'est sans doute pour nous dépayser que Laurent Courtiaud a choisi de situer une partie de son histoire en Asie du sud-est. Mais si l'idée ne manque pas d'originalité, son traitement l'est beaucoup moins. Sa description de la Thaïlande est très convenue et reste au niveau des souvenirs de vacances. Bangkok et son quartier chaud, Ayutthaya et ses temples, les montagnes près de Chiang Mai et Mae Hong Son, les Tuk-Tuk : n'importe quel touriste pourrait nous en raconter autant.
De la même manière, le démon Pak Luad n'a rien de particulièrement original. Comme ses cousins d'Europe, il aime le sang frais et les sacrifices humains et, s'il ne craint ni eau bénite ni crucifix, il demeure sensible aux symboles religieux. Représentations de bouddha, robes safran et mantras lui sont insupportables tandis que ses affidés à face de chien craignent particulièrement les armes en argent. Qui a parlé de loups-garous ?
Pour autant, « Les enfants du sang » n'est pas un mauvais livre. Les premiers chapitres, menés à un rythme d'enfer, nous font rapidement pénétrer dans une intrigue où il question de trafic d 'œuvres d'arts, d'amitié trahie et de vengeance tardive. L'action est omniprésente et le sympathique héros a fort à faire pour contrer les attaques de ninjas indestructibles et d'enfants-chiens enragés. Les combats s'enchaîneront d'ailleurs jusqu'à la fin avec juste quelques passages plus calmes histoire de permettre aux personnages d'apprendre à quel ennemi ils ont affaire et comment ils pourront le vaincre.
Bref, de la littérature de gare dans le bon sens du terme, c'est à dire un livre qui se lit rapidement en offrant un bon moment de détente. What else !
Fleuve Noir - Frayeur - 1995