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21 octobre 2013

LA CORRECTION - BERNARD FLORENTZ

fn-frayeur07-1994

Depuis le décès de son mari, Jackie reprend petit à petit goût à la vie. Finies les raclées et les insultes. Terminée la terreur quotidienne. Elle peut désormais penser à elle et, qui sait, refaire sa vie. Avec Louis Cornillon par exemple, le gentil pharmacien qui la couve de son regard énamouré. Mais le mistral qui souffle sur Marseille semble porteur d'une aura maléfique qui pourrait bien réveiller les morts et les esprits torturés. Et si son époux revenait la faire souffrir !

Décidément, Bernard Florentz aime bien les zombies. Déjà, La femme morte mettait en scène le cadavre d'une prostituée qui reprenait vie pour assouvir sa vengeance contre son proxénète. Cette fois, il s'agit d'un homme décédé depuis peu qui décide de sortir de sa tombe pour retourner emmerder une épouse pourtant bien contente de sa disparition.

Celle-ci a en effet toutes les raisons d'être satisfaite de son veuvage. Son époux était un individu détestable, alcoolique et violent. Il ne se passait pas un jour sans qu'il ne la batte. Sans compter les humiliations de toutes sortes, les viols et la torture psychologique (il la forçait à écouter du Richard Kledermann !). Bref, quand le bonhomme s'est aplati comme une crêpe après une chute du haut d'un échafaudage, elle ne l'a pas regretté bien longtemps. Elle demeure néanmoins un peu perturbée et hésite encore à refaire sa vie.

Ce portrait de femme battue est sans doute ce que le roman nous propose de mieux. La description du calvaire de Jackie m'a paru assez juste. Sont notamment bien rendus ses terreurs journalières, son incapacité à s'en sortir et le vague sentiment de culpabilité que son tortionnaire parvenait à instiller dans son esprit.

En revanche l'histoire frise, une fois encore, le ridicule. Passés les trois premiers chapitres et les nombreux flash-backs qui exposent la situation, l'action se résume à un long huis clos qui voit Jackie aux prises avec son époux d'outre-tombe et deux affreux ectoplasmes.

Bon, ça passe tout de même mieux que dans son précédent roman. C'est plus second degré. Beaucoup plus marrant aussi. La scène où l'affreux macchabée essaye de violer son épouse mais pars en morceaux avant d'y parvenir est assez comique.

Côté style, Bernard Florentz confirme son goût pour les images et les métaphores. Mais cette recherche constante de l'allégorie, ces effets de langage me semblent surtout destinés à masquer la faiblesse de l'intrigue. Ainsi de ce gimmick sur le mistral (imagine un faune dansant nu sur la plage, imagine un capitaine sans visage débarquant sur le quai, imagine l'affolement d'un homme jeté dans une benne à ordure... et bien d'autres) qui revient à de trop nombreuses reprise, chacune plus improbable que la précédente. Et le coquin en a d'autres dans son sac, et des pas piquées des vers : «La lune de novembre, lourde et pleine à craquer de vaisseaux engloutis et d'enfants morts. », « La bouche de Jackie se tordit comme un beignet chinois dans l'huile bouillante".

Ce roman est donc légèrement, mais alors vraiment très légèrement, meilleur que le précédent. Il y a donc une petite, mais alors une très petite chance pour que je lise le troisième qui traîne dans ma bibliothèque. Eh oui, j'ai toute la collection Frayeur achetée en lot pour un prix dérisoire !

Fleuve Noir - Frayeur - 1994

 

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Commentaires
L
Comme je te comprend !
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F
Je crois que je vais passer...
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L
Oui il y a du bon, du très bon même avec Gudule.
Répondre
P
J'en ai plusieurs , mais pas toute la collection...Du bon et du moins bon...
Répondre

FLEUVE NOIR
fl no
ANTICIPATION

 

 

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  • Blog consacré à mes lectures dans les domaines de la fantasy, du fantastique et de la science fiction. Mais comme je ne suis pas sectaire et que mes goût sont assez éclectiques, il n'est pas exclu que j'y parle aussi d'un bon polar ou d'un essai.
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