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SF EMOI

14 avril 2024

PARIS PERDUS - FABRICE SCHURMANS

Avec ce chouette petit recueil joliment illustré par Caza, Fabrice Schurmans nous démontre que ce ne sont pas l'apocalypse nucléaire ou le réchauffement climatique qui conduiront l'espèce humaine à sa perte, mais son égoïsme. Chaque nouvelle nous montre en effet une société de plus en plus divisée, le fossé ne cessant de se creuser entre le pouvoir et le peuple, entre les puissants et les faibles, les riches et les pauvres.


On commence en douceur avec "Etoiles en pagaille" où il est question des excès que peuvent se permettre les classes dites supérieures. Une nouvelle un peu angoissante mais non dénué d'un certain humour avec en prime la présence de Brad Pitt himself !


"Le dernier niveau", "Les intrus" et "Le revers du silence"  illustrent chacune à leur manière, le pouvoir de l'argent et la monétarisation de la vie humaine. Qu'il s'agisse de privilégiés qui s'offrent un "shoot them all" grandeur nature, d'un groupe de jeunes graffeurs plongés à leur insu dans une téléréalité mortelle ou d'un bobo de la haute qui se donne le grand frisson en chassant du pauvre, toutes nous montrent les dérives auxquelles peuvent coduire l'absence de mixité sociale. Les différentes classes sont hermétiques les unes aux autres. Le pauvre est relégué en périphérie. Il devient un intrus, un danger, un ennemi.


Avec "L'inconnue du mur", la peur change de camp. Entre New Paris et les vieux quartiers, les liens ont été définitivement rompus. La caste au pouvoir vit derrière de hauts murs dans des résidences ultra sécurisées. Au dehors, la populace a régressé à un stade quasi animal et la colère gronde. L'argent ne protège pas de tout. Pollution, émeutes, guerres : de quelques côté du mur que vous soyez, l'addition sera salée.


C'est ce que nous démontre "La nuit des morts vivants", le dernier texte du recueil. Paris n'est plus qu'une coquille vide où survivent péniblement quelques groupes de rescapés. L'esprit de domination n'a pas pour autant disparu et les femmes subissent encore et toujours la loi du plus fort.

Flatlland Editeur - 2024

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7 avril 2024

CAL DE TER - P-J HERAULT

Avec ce septième volume des aventures de son héros éponyme, P-J Herault met un terme à la saga qu'il a initiée dix ans plus tôt. Et il le fait plutôt bien avec une histoire dans laquelle on retrouve les grands thèmes de son oeuvre (lutte d'un petit groupe d'hommes et de femmes contre un gouvernement liberticide et création d'une communauté fondée sur la tolérance et l'entraide) et une petite surprise avec le retour de ces fameux Lloys auxquels Cal doit l'essentiel de ses connaissances et de sa technologie.

 

Nous retrouvons donc Cal et Giuse dans leur rôle de demi-dieux appelés à veiller sur la destinée des habitants de la planète Vaha. Cette fois, il leur faudra lutter contre un parti de va-t-en-guerre prêt à tout pour plonger le peuple dans un nouveau conflit. Mais c’est surtout du côté des Lloys que viendra le danger puisque les mystérieux extra-terrestres cherchent à récupérer par tous les moyens leur base secrète et le super ordinateur HI.

 

L'action va donc se situer sur deux plans. A terre où les deux héros vont prendre la tête d'un groupe de pacifistes et organiser leur exfiltration vers des territoires vierges. Dans l'espace où ils entament un véritable bras de fer avec leurs visiteurs d'outre monde. Deux intrigues plutôt bien menées mais qui ne parviennent pas à se distinguer suffisamment de celles que P-J herault nous a déjà proposées par le passé.

 

C'est donc surtout sur le plan psychologique qu'il faut aller chercher les idées les plus intéressantes du récit. L'auteur s'étend en effet sur les états d'âmes de ses deux héros confrontés à leur statut de démiurges et à la solitude qui en découle. Ils constatent aussi que, en dépit de leurs discrètes interventions pour les remettre sur le droit chemin, les vahussis, pas plus que les terriens, ne parviennent à s'affranchir de leurs mauvais penchants. Cela donne quelques jolies pages empreintes de spleen et de réflexions désabusées sur l'incroyable responsabilité qu'ils se ont imposée.

 

Fleuve Noir Anticipation - 1984

 

 

24 mars 2024

GUERRE - LUDWIG RENN

Ludwig Renn est à peu près inconnu en France. Il a pourtant eu un destin étonnant et vécu au plus près les grands évènements de la première moitié du XXème siècle. Né Arnold Vieth von Golssenau, il est officier pendant la première guerre mondiale qu'il effectue sur le front français. Jeté en prison dès 1933 par le régime nazi, il rejoint l'Espagne à sa libération pour prendre part à la guerre où il s'illustre en occupant d'importantes fonctions dans la hiérarchie militaire républicaine. Il est ensuite contraint de s'exiler en France, en Angleterre puis au Mexique avant de se fixer en RDA jusqu'à sa mort. Cette installation derrière le rideau de fer explique sans doute que son roman ne soit aujourd'hui pas aussi connu que ceux de Remarque ou Jünger. On peut le regretter car il constitue un témoignage de premier ordre sur la première guerre mondiale vue du côté allemand.

 

Ses qualités sont en effet nombreuses. Tout d'abord il a le mérite de couvrir l'intégralité du conflit. D'août 1914 à novembre 1918, nous vivons avec le soldat Renn la plupart des grands moments de la guerre : le départ d'Allemagne la fleur au fusil, les premiers accrochages, la marche en avant des armées du Reich jusqu'à la bataille de la Marne puis la guerre de position et ses grands affrontements, l'Aisne, la Somme... et enfin le retour au pays pour les survivants. Outre une vision globale du conflit, cela permet de rendre compte de l'évolution des mentalités au sein de l'armée impériale. Le patriotisme et la confiance des débuts cèdent lentement la place aux doutes et à la lassitude. Les soldats ont de plus en plus le sentiment de n'être que des pions sur un échiquier géant et l'instinct de survie finit par l'emporter sur toute autre considération.

 

Ludwig Renn exprime tout cela dans une langue extrêmement simple. Pas de recherche stylistique particulière. Juste une retranscription exacte et sans fioritures des faits tels qu'ils ont été vécus. Cela donne un récit qui tient davantage du journal que du roman. Il en a en tout cas la précision journalière et vaguement répétitive. Une précision qui permet de prendre la mesure de l'horreur quotidienne vécue dans les tranchées et d'apprendre énormément sur l'organisation des troupes allemandes sur le front, les rapports hiérarchiques, les patrouilles, les relèves, l'évacuation des blessés, l'acheminement de la nourriture…

 

On regrettera par contre que l'auteur ait fait le choix d'un héros aussi désincarné. On ne saura en effet pas grand-chose de lui si ce n'est qu'il lui reste une mère, un frère, des neveux et qu'il était sans doute menuisier dans la vie civile. Aucun indice en revanche sur sa personnalité, ses amours ou ses opinions politiques. Il se livre peu et c'est à peine si l'on a connaissance de ses sentiments ou de ses réflexions. Tout juste se permet-il quelques commentaires sur ses compagnons et certains de ses supérieurs. Pour le reste, il demeure du début à la fin le sous-officier allemand modèle, doits dans ses bottes, fidèle et consciencieux. 

 

Le Temps des Cerises - 2023

17 mars 2024

HRAM - CHRISTOPHE SIEBERT

Après "Vive le feu" sorti dans la collection Karnage des éditions Zone 52, "Hram" est le deuxième roman de Christophe Siébert à intégrer une collection Gore. Pourtant, l'un et l'autre ne sont pas de purs exemples du genre. Ils comportent certes bon nombre de scènes dérangeantes mais la violence et le sang ne constituent pas pour autant le fonds de commerce de l'auteur. Son propos est ailleurs. Dans la critique sociale notamment. C'est précisément le cas ici puisqu'il nous invite à suivre le quotidien de deux employés précaires chargés de trouver et d'identifier dans la chaine des Carpathes, les cadavres des nombreux citoyens de la RIM qui ont trouvés la mort en tentant de fuir le black-out et la dictature quelques années plus tôt.

 

La première est opératrice de drone. Mère célibataire, deux enfants, elle travaille à domicile. Ordinateur, internet, bureau, fauteuil, elle assure à distance la recherche des corps. Un travail physiquement et psychologiquement harassant. Les yeux flingués, le dos bousillé, elle enquille les vacations. Jour, nuit, week-end, un emploi du temps qui change constamment et des plages de repos insuffisantes pour s'occuper de soi et de sa famille.

 

Le second travaille sur le terrain. Au sein d'une équipe de six personnes, il récupère les corps et procède à leur identification. Pour mener à bien sa tâche il a accepté d'être "modifié" ou, plus joliment dit, "augmenté". Désormais hyper empathique il peut, par simple apposition des mains sur le crâne des victimes, entrer en contact avec leur mémoire. Avec tous les risques psychiques que l'opération comporte.

 

Deux portraits, deux visages d'un même esclavage moderne. La démonstration par l'exemple de la façon dont les plus fragiles sont livrés à l'appétit des multinationales avec l'aide bienveillante de l'Etat. Résultat : dérèglementation à tous les étages, fragmentation du travail, clauses abusives et autres belles saloperies d’un capitalisme triomphant ! 

 

Avec cette nouvelle vision glaçante de la République Indépendante de Mertvecgorod, Christophe Siébert nous donne à lire une anticipation qui, si l'on n'y prend garde, précède peut-être seulement de quelques décennies notre réalité.

 

Gore des Alpes - 2023

18 février 2024

LA PORTE DES MONDES - ROBERT SILVERBERG

Bien avant d’écrire « Roma Aeterna », Robert Silverberg avait déjà tâté de l’uchronie avec "La porte des mondes", roman très court et, oui, très mineur comparativement au reste de son oeuvre. Pourtant, le point de divergence historique choisi par l'auteur semblait très prometteur. Saignée à blanc par la grande peste de 1348, l'Europe occidentale s'est montrée incapable de résister à l'invasion ottomane. La conquête du nouveau monde n'a pas eu lieu. Les civilisations aztèque et incas se sont développées et ont prospéré jusqu'à devenir au XXème siècle les principales puissances mondiales. Dans cet univers bis où Londres n'est qu'une bourgade insignifiante, le jeune Dan Beauchamps décide d'aller tenter sa chance au Mexique...

 

Indiscutablement, il y avait là matière à concocter un récit qui aurait mêlé aventures picaresques et implications géostratégiques dans un monde où les cartes ont été rebattues. Hélas, l'auteur s'est contenté de nous livrer un simple roman d'apprentissage. Il se distingue toutefois des histoires de ce type par le fait que son jeune héros échoue dans toutes ses entreprises. Les batailles auxquelles il participe se soldent par des défaites monumentales, sa tentative d’espionnage d'un comptoir russe est un fiasco et il finit dépouillé par des pillards amérindiens. Même en amour, ses espoirs seront déçus et il finira par perdre la femme qui lui semblait pourtant promise ! A chaque fois que son destin se trouve à la croisée des chemins, devant l’une de ses portes des mondes auquel l'auteur fait allusion, il fait immanquablement le mauvais choix et se voit contraint de repartir de zéro.

 

En prenant ainsi le contrepied des histoires du genre qui voient presque toujours le jeune héros triompher de toutes les difficultés et se faire une place au soleil, Silverberg nous livre un récit d'aventure rafraîchissant mais sans grande profondeur. On n’en retiendra guère plus qu'une vision de l’Amérique du nord qui, ayant échappée à la colonisation européenne, a conservé intactes ses vastes étendues de nature vierge.

 

Pocket - Fantasy - 1982

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4 février 2024

APOLLO XXV - DANIEL WALTHER

Ma dernière lecture de l’un des romans de Daniel Walther paru au Fleuve Noir (Mais l’espace… Mais le temps…) m’avait laissé une impression mitigée. Une première moitié plutôt bien tournée avec un héros charismatique et une intrigue simple mais efficace suivie d’une seconde partie contemplative, obscure et ennuyeuse. « Apollo XXV » répète malheureusement le même schéma avec là encore une entame accrocheuse à laquelle succède une deuxième moitié extrêmement confuse bien que passablement mouvementée.

 

Je le regrette d’autant plus que cette histoire de privé enquêtant sur le meurtre d’un astronaute de retour d’une mission sur Mars offrait de belles perspectives. Pourquoi le commandant Erikson a-t-il sombré dans le mysticisme après son voyage spatial ? Quelle découverte lui et son équipage ont-ils faite sur la planète rouge ? Qui se cache derrière l'église de la New Flight Foundation ? Autant de questions et d'idées qui n'attendaient que d'être exploitées.

 

En reprenant certains clichés du roman noir (privé poissard, veuve joyeuse, commanditaire pas très franc du collier...) et en les assaisonnant d'un soupçon d'anticipation, Daniel Walther nous proposait une ambiance originale et un scénario qui promettait moult rebondissements et révélations. Hélas, il s'est une fois de plus laissé aller à ses mauvais penchants, privilégiant la forme au fonds et perdant ses lecteurs dans un embrouillamini de péripéties sans queue ni tête.

 

Seules émergent donc de cette histoire une amusante critique de ces églises qui se font du fric sur la crédulité de leurs adeptes et une sympathique idée concernant la possible nature extra-terrestre de nos dieux et de nos démons.

 

Fleuve Noir Anticipation - 1990

 

Et si vous souhaitez découvrir un autre titre de la collection, ça se passe ici : 

fl no

 

 

28 janvier 2024

BUNKER - SERGE BRUSSOLLO

Premier des trois romans mettant en scène le personnage d’Oswald Caine, quadragénaire baroudeur et auteur de littérature populaire, « Bunker » n’est assurément pas du niveau des deux suivants (oui j’ai lu la trilogie dans le désordre mais, comme souvent chez l’ami Serge, cela n’est pas du tout gênant).

 

Et pourtant, tous les ingrédients d’un bon « Brussolo » étaient réunis : une société en déliquescence, des milices toutes puissantes qui font régner la peur et la violence, une maison inquiétante peuplée des « fantômes » de ses derniers habitants, un trésor mystérieux, il y avait a priori de quoi faire. 

 

Malheureusement, l’auteur ne s’est guère foulé question intrigue. Il s’est contenté de développer deux fils narratifs assez simplistes et qui, au premier abord, ne semblent pas avoir grand-chose en commun. D’une part, une chasse au trésor de guerre nazi dissimulé dans un petit coin d’Amérique latine. De l’autre, une passionaria révolutionnaire qui souhaite se venger d’un dictateur local. 

 

Le premier nous propose un quasi huis-clos dans une maison-bunker construite sur une île. Demeure tarabiscotée tombant en décrépitude, passages secrets et face à face délétère avec un concierge dangereusement fantasque sont au menu de ce versant du récit. Pour le second, c’est une ville quasi désertée de ses habitants qui sert de décor. Une cité balnéaire où la végétation et la faune sauvage reprennent peu à peu leurs droits, où les derniers citadins se terrent dans des appartements transformés en fortins et vivent dans une atmosphère de crainte permanente.

 

Comme toujours, l’auteur nous abreuve d’idées hallucinantes et de fulgurances démentielles et, sans que l’on comprenne trop comment, les deux fils conducteurs finissent par se rejoindre pour un final d’une ironie macabre et déprimante.

 

Ceci étant, il manque à ce roman un petit quelque chose pour le hisser au niveau des meilleurs opus de l’auteur. Pas assez original, pas assez surprenant, pas assez délirant, « Bunker » est un Brussolo relativement moyen. Mais un Brussolo moyen, c’est déjà très bien !

 

Le Livre de Poche - 2006

21 janvier 2024

FACE AU DRAPEAU - JULES VERNE

Thomas Roch a mis au point une arme nouvelle convoitée par toutes les nations. A défaut de payer le prix exorbitant exigé par l'inventeur, le gouvernement américain l'a fait interner dans une maison de repos où il est surveillé à son insu par un ingénieur français qui espère percer ses secrets au profit de la France. Mais les deux hommes sont bientôt enlevés par le richissime et mystérieux comte d'Artigas...

 

"Face au drapeau" n'est pas le plus connu des livres de Jules Verne et, après l'avoir lu, j'avoue ne pas en être autrement surpris. Il s'agit en effet d'une histoire assez insipide qui ne fait que recycler, sans rien leur apporter de neuf, les idées de certains de ses romans précédents. On n’est donc guère étonné d'y trouver un sous-marin révolutionnaire, une base secrète au coeur d'une caverne sur une île déserte et une arme incroyablement dévastatrice.

 

Certes le comte d'Artigas n'est pas mû par les mêmes motivations qu'un Némo ou un Robur. C'est un bandit de la pire espèce qui ne cherche ni à prouver la supériorité de ses idées, ni à faire disparaître les navires militaires qui souillent les océans. Il n'est pas non plus l'inventeur du fulgurateur, cette arme surpuissante capable de détruire des armées entières. Pour autant, les péripéties qui nous sont narrées rappellent irrésistiblement celles de "Vingt mille lieues sous les mers" ou de "Maître du monde". Le déroulement de l'histoire est d'ailleurs assez semblable à celui de ces deux chefs d'œuvres. Là aussi, il est question de scientifiques enlevés par un homme tout puissant et maintenus en captivité sur un engin de son invention ou dans son repaire. Là encore, les captifs parviendront à faire échec à ses entreprises en agissant de l'intérieur.

 

Pour le reste, " Face au drapeau" s'inscrit dans la veine pessimiste de l'œuvre de Jules Verne qui le voit pointer les dangers d'une science sans contrôle ou aux mains d'individus motivés par de mauvaises raisons : l'argent, la vengeance, le nationalisme...

 

Le Livre de Poche - Jules Verne - 1967

 

14 janvier 2024

ACHERON - ALAIN PARIS

Le thème des mutants possédant des pouvoirs psy est un classique de la SF. La plupart du temps, ce type d'histoires s'attarde sur la lutte qui s'installe entre ces derniers et les humains "normaux" qui s'inquiètent de l'émergence d'une race qui risque de les supplanter. Or, très vite, le combat tourne court en raison de ces pouvoirs fabuleux qui viennent facilement à bout des politiques ségrégationnistes ou génocidaires des autorités. Le roman d'Alain Paris parvient à éviter cet écueil. En premier lieu parce qu'il se termine précisément au moment où ses personnages prennent la mesure de l'étendue de leurs pouvoirs. Ensuite parce qu'il met l'accent sur la façon dont ceux-ci leurs sont révélés.

 

L'auteur s'attarde en effet longuement sur l'origine de ces capacités hors normes et sur leurs premières manifestations. Sa théorie concernant les éruptions solaires et le clignement de temps m'a semblé un peu tirée par les cheveux et le lien entre cet évènement et les pouvoirs psy fort ténu. En revanche, leurs premières manifestations sous la forme de rêves prémonitoires, sont plutôt bien amenées.

 

Mais les pages les plus intéressantes sont celles qui ont trait au recrutement des "mutants" et à leur installation dans une propriété coupée du monde. Les liens qui se tissent entre les six cobayes, les examens qui s'enchainent, le manque de liberté et la surveillance constante, tous les aspects de leur vie sous contrôle sont détaillés et parfaitement rendus. De même des premiers doutes sur les véritables motivations des scientifiques qui les évaluent.

 

A partir de là, tout va très vite. Deux des cobayes s'évadent. Ils sont poursuivis, se défendent et contre-attaquent. Rien que de très classique mais c'est rondement mené et l'auteur n'hésite pas à trancher dans le vif en faisant disparaître des personnages de premier plan sans soucis d'une hypothétique happy-end. "Achéron" est donc un roman efficace que l'on rapprochera avec intérêt de celui que Gilles Thomas a écrit sur le même sujet, dans la même collection (cf : Les ratés).

 

Fleuve Noir Anticipation - 1993

 

Et si vous souhaitez découvrir un autre titre de la collection, ça se passe ici : 

fl no

 

7 janvier 2024

RHIALTO LE MERVEILLEUX - JACK VANCE

"Rhialto le merveilleux" et le quatrième et dernier volume que Jack Vance a consacré à l'univers de la Terre mourante. Vaut-il y voir l'une des raisons de sa moindre qualité ? Un certain essoufflement ? Un manque d'inspiration ? Possible. En tout cas, je me suis passablement ennuyé en lisant les aventures de son héros éponyme. Je n'y ai pas trouvé le dépaysement qui prévalait dans les opus précédents et les trois nouvelles qui composent le recueil m'ont semblé ternes et sans intérêt.

 

Qu'il s'agisse, pour Rhialto et ses confrères, de contrer les manigances d'une redoutable sorcière, de remonter le temps pour retrouver le recueil qui régit les lois de la magie ou de partir au bout de l'univers à la recherche du "Rien", chaque récit se résume à de longs échanges verbeux entre les magiciens ou les créatures qu'ils rencontrent. Il y a bien quelques coups fourrés et quelques retournements de situation mais le plus souvent, on se menace ou on s'invective sans que cela n'aille plus loin. Bref, beaucoup d'effets de manche mais peu d'action.

 

Et puis, en dépit de leur mauvais caractère et de leur suffisance, cette tripotée de magiciens ne souffre pas la comparaison avec Cugel. Ils n'ont ni son aptitude à duper tout un chacun, ni son inventivité pour se sortir des situations les plus invraisemblables. Pour se tirer d'affaire, ils se contentent de s'en remettre à leurs pouvoirs magiques ou d'exploiter les compétences de petits démons familiers. Du coup, on ne les sent jamais vraiment en danger et cela ôte tout de même un peu de suspense et d'attrait à leurs aventures.

 

J'ai Lu - Science-Fiction - 1985

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FLEUVE NOIR
fl no
ANTICIPATION

 

 

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  • Blog consacré à mes lectures dans les domaines de la fantasy, du fantastique et de la science fiction. Mais comme je ne suis pas sectaire et que mes goût sont assez éclectiques, il n'est pas exclu que j'y parle aussi d'un bon polar ou d'un essai.
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