L'ETREINTE DE VENUS - EDMUND COOPER
Un savant travaillant pour une agence gouvernementale a mis au point un virus sexuellement transmissible qui ôte toute agressivité aux personnes infectées. Peu avant sa mort, il l’inocule à son épouse qui entreprend alors de le transmettre au plus grand nombre afin de répandre la paix sur Terre.
« Faites l’amour pas la guerre ». Tel pourrait être le sous-titre de ce roman où il est question d’un virus de la tranquillité qui se répand comme une maladie vénérienne.
Ecrit en 1970, on y retrouve l’atmosphère de libération sexuelle et les discours pacifistes de l’époque. Les scènes de cul sont donc passablement nombreuses et certaines d’entre elles feront sans doute frémir les plus batailleuses de nos féministes. Pourtant, les femmes ne font pas qu’y subir la libido des mâles dominateurs. Elles sont aussi extrêmement actives et n’accordent pas plus d’importance qu’il n’en faut à une sexualité libérée des contraintes de la morale judéo-chrétienne. Bien de son époque également, le travail sur le langage qui m’a rappelé le « nadsat » d’Orange mécanique et l’humour corrosif avec lequel toute l’histoire, même les scènes les plus sordides, nous est contée.
Le ton déjanté de cette grosse farce dystopique n’empêche pas Edmund Cooper d’aborder des sujets sérieux et de se livrer à une sévère critique de certains aspects de nos sociétés : les médias tout puissants et de plus en plus intrusifs, la téléréalité qui n’a de réalité que le nom et qui fait du voyeurisme son fonds de commerce, les religions mercantiles, les politiques arrivistes et corrompus…
Ca se lit vite. C’est très drôle et en plus ça fait réfléchir. Que demander de plus !
J-C Lattès - Titres SF - 1982