PLUS NOIR QUE VOUS NE PENSEZ - JACK WILLIAMSON
Tout juste rentré d'une longue expédition en Asie, le professeur Mondrick est terrassé par une crise cardiaque alors qu'il s'apprêtait à faire d'importantes révélations sur les origines de la race humaine. Will Barbee, un de ses anciens élèves devenu journaliste, est persuadé que son décès n'est pas naturel. Il soupçonne aussi April Bell, sa consœur et concurrente, de ne pas être étrangère à ce drame...
« Plus noir que vous ne pensez » est une histoire de loup-garou qui sort de l'ordinaire. Jack Williamson y fait le postulat selon lequel deux espèces humanoïdes se livrent depuis l’aube des temps un combat pour l’hégémonie. D’un côté les humains, de l’autre les hommes-sorciers capables de se jouer de la matière et de se transformer en animal. L'idée est originale et l'auteur l'intègre fort bien à l'histoire de l'humanité, expliquant par exemple les mauvais penchants de l'homme et ses tendances à la schizophrénie par le métissage entre les deux races ou présentant l'inquisition comme l'un des épisodes de cette lutte séculaire.
Le développement de son intrigue est en revanche beaucoup moins passionnant. En dépit d’une chouette ambiance façon « film noir » avec journaliste alcoolo, vamp, et tout, et tout, le récit manque cruellement de punch. Il est aussi affreusement répétitif. Chaque soir le personnage principal prend l'apparence d'un animal différent (loup, boa, tigre...) et va supprimer l'un des membres d’une l'expédition scientifique de retour du désert de Gobi. Chaque matin il se réveille, ignorant s'il a rêvé ou s'il est bel et bien responsable du meurtre commis pendant la nuit. Cela finit par être lassant d'autant que Will Barbee n'a aucune prise sur les évènements et semble n'être qu'un pantin entre les mains de la séduisante April Bell.
Le récit traîne donc en longueur et peine à soutenir l'intérêt du lecteur en dépit des révélations qui se succèdent. Heureusement la chute est plutôt bien amenée et récompense amplement la ténacité de ceux qui auront tenus jusqu'au bout. Ouf !
Pocket SF - 1978