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7 avril 2019

L'ADIEU AUX ARMES - ERNEST HEMINGWAY

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Engagé volontaire dans l’armée italienne où il officie en qualité d’ambulancier, Frederic Henry a été affecté dans la ville de Gorizia sur le plateau du Bainsizza, Il y fait la rencontre de Catherine Barkley, une jeune infirmière écossaise avec laquelle il entame une relation. D’abord réticents à l’idée de donner de l’importance à leur liaison, les deux amants finissent par s’éprendre profondément l’un de l’autre. Mais la Grande Guerre n’en finit pas de détruire tout ce qu’elle touche… 

C'est de son expérience personnelle qu'Ernest Hemingway a tiré le sujet de son roman. Comme son héros il fut ambulancier sur le front italien pendant la première guerre mondiale. Comme lui il fut blessé aux jambes et passa près de trois mois dans un hôpital de l'arrière avant de retourner au front. Comme lui encore il s'éprit d'une infirmière au cours de sa convalescence à Milan. Tout son récit est donc imprégné des sentiments et sensations éprouvés alors.

Il y exprime un profond pessimisme. Ses personnages, soldats ou civils, sont totalement englués dans le conflit. Ils ont le sentiment que la guerre ne finira jamais et que tout espoir est vain. Incapables de se projeter vers l'avenir, ils refusent de s’engager dans une relation sérieuse et cherchent l’oubli dans l’étourdissement de l’alcool et les amours sans lendemain. Catherine et Frédéric eux-mêmes n’osent croire à la possibilité du bonheur. Ils hésiteront longtemps avant de s’investir dans leur relation et tenter de construire quelque chose de durable. Il y faudra des circonstances particulières et un coup de pouce du destin pour leur permettre de tourner le dos à la guerre. En ce sens, l’adieu aux armes ne désigne donc pas seulement la désertion de Frédéric mais la volonté des deux amants de s’extraire de cet état de guerre perpétuelle afin de retrouver une vie normale. Ils finiront par y parvenir mais ce sera pour constater que le bonheur demeure fugace et que l’homme ne peut échapper à sa condition.

Si le conflit, telle une ombre mortifère, plane en permanence sur la destinée de nos héros, il n’y a finalement que très peu d'épisodes guerriers. Exceptés le bombardement au cours duquel Frederic est blessé ainsi que la retraite sur la Piave après la victoire austro-allemande de Caporetto, on y est presque jamais confronté aux horreurs du front. La mort n’y apparait donc pas sous ses manifestations les plus éprouvantes mais sa stupidité reste entière comme en témoignent certains passages : le sergent abattu pour avoir refusé de servir, un soldat tué par un tir ami, les gradés exécutés sommairement lors de la retraite. Pour le reste c’est surtout la vie à l’arrière qui nous est dépeinte. On y découvre notamment le fonctionnement d’un hôpital militaire et le quotidien d’un cantonnement, l’attente entre deux opérations, les soirées au mess et les nuits au bordel. On y voit aussi le reste du peuple continuer à vivre presque comme avant, les pauvres souffrant des restrictions et les aristocrates buvant du champagne en jouant au billard dans les palaces !

Gallimard - Folio - 2011

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Commentaires
F
Lu il y a très longtemps. Avec Hemingway, on n'est jamais déçu. :)
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FLEUVE NOIR
fl no
ANTICIPATION

 

 

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  • Blog consacré à mes lectures dans les domaines de la fantasy, du fantastique et de la science fiction. Mais comme je ne suis pas sectaire et que mes goût sont assez éclectiques, il n'est pas exclu que j'y parle aussi d'un bon polar ou d'un essai.
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