PAR LE SABRE DES ZINJAS - ROGER FACON
Moko, un jeune novice de l'ordre des moines guerriers Zinjas, s'inquiète de la disparition du supérieur du temple des Oiseaux de feu. Soupçonnant certains dignitaires de son ordre, il mène une enquête discrète. Elle lui fera découvrir l'existence d'un vaste complot qui risque de mettre en péril l'équilibre précaire des forces qui veillent sur Paris. Mais il ignore encore que les enjeux sont bien plus vastes et que les sous-sols de la capitale recèlent bien des secrets.
Après avoir lu les cent premières pages de ce roman, on se demande ce qu'il peut bien faire dans la collection anticipation du Fleuve Noir. La SF en est totalement absente. La fantasy itou et, n'était le fait que l'action se déroule dans un Paris que l'on devine post -apocalyptique, on croirait avoir affaire à un roman historique ayant pour décor le Japon féodal.
Pas déplaisantes d'ailleurs les aventures de ce jeune moine confronté à un complot qui mêle samouraïs et courtisanes, hauts dignitaires et petit peuple. La reconstitution des us et coutumes est crédible, l'enquête intéressante et les combats à l'arme blanche sonnent justes.
Mais, d'un coup, l'auteur semble se rappeler qu'il doit écrire un livre de SF et qu'il ne lui reste plus que 90 pages pour ce faire (rappelons qu'un FNA compte environ 190 pages). Alors il enchaîne les révélations. 1° Nous sommes bien dans un univers post-apo et Paris serait un îlot de vie au milieu des « terres empoisonnées » ; 2° Les sous-sols de la ville renferment des éléments de technologie fabuleux que se disputent deux factions rivales : le Consortium et l'Alliance ; 3° La vie a repris un peu partout dans le monde et si Paris est maintenue dans l'ignorance c'est pour des motifs bien inavouables.
Dès lors il ne lui reste plus qu'à faire échec aux vilains comploteurs, châtier les méchants (des combats, un duel, un seppuku) et récompenser les gentils.
Cela nous donne un roman bâclé et sans grand intérêt malgré quelques idées amusantes (le découpage de Paris en fonction des différentes ethnies) et quelques combats bien menés.
Fleuve Noir Anticipation - 1987