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13 décembre 2020

LE PARADOXE DE FERMI - JEAN-PIERRE BOUDINE

foliosf579-2017

Assurément, ce roman de Jean-Pierre Boudine ne va pas révolutionner le genre post-apocalyptique. Exception faite de ce fameux paradoxe et de sa théorie à laquelle j’adhère pleinement, il n’y a absolument rien de neuf dans son récit. Tout ce qu’il nous décrit, la désagrégation des sociétés, la résurgence des féodalités, les pillards, les chiens redevenus sauvages, les îlots de connaissances qui subsistent çà et là, tout cela a déjà été écrit maintes et maintes fois. Mais passe encore ce manque d’originalité. Le sujet est ancien et a été exploré sous tous ses aspects. Ce qui cloche ici, c’est la façon dont les évènements nous sont rapportés, trop générale et surtout trop distanciée.

L’histoire prend la forme du journal d’un homme réfugié dans une caverne au fin fond d’une vallée alpine. Son récit alterne ses souvenirs du cataclysme économique qui précipita l’humanité à sa perte et la description de son quotidien alors qu’il a fui le monde et s’attend à mourir d’un jour à l’autre. Un bon tiers de sa narration est donc consacré aux causes de l’effondrement (une crise de la dette) et à ses conséquences géopolitiques. Puis l’exposé passe de l’international au local et nous suivons alors le narrateur dans les différentes phases du naufrage social de la France et dans son apprentissage d’une vie chaque jour plus précaire et dangereuse. C’est assez complet et plutôt bien vu mais tout cela manque de présence et d’incarnation. On ne ressent jamais ni l’angoisse, ni les maigres espoirs des personnages et il ne reste des pérégrinations de ce survivant qu’une désagréable impression de survol.

Les scènes qui illustrent ses derniers jours sont heureusement plus convaincantes. Le dénuement presque total auquel il est réduit, ses préoccupations pour se chauffer, s’alimenter et se vêtir, sa peur des bêtes sauvages et des derniers de ses congénères, nous montrent un homme au bout du rouleau, qui n’a plus d’autre ambition que de témoigner. Une aspiration qui semble assez vaine puisque l’espèce humaine ne lui survivra sans doute que pour très peu de temps.

« Le paradoxe de Fermi » est donc un post-apo très sombre auquel je préfère cependant, dans une veine tout aussi pessimiste et avec une approche assez similaire, le roman de Christophe Siebert, plus désespéré, plus radical. Tel quel, il constitue néanmoins une bonne porte d’entrée vers un genre dont il constitue presque une synthèse.

Gallimard - Folio SF - 2017

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Commentaires
P
Il me tente bien , je le note ....
Répondre

FLEUVE NOIR
fl no
ANTICIPATION

 

 

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  • Blog consacré à mes lectures dans les domaines de la fantasy, du fantastique et de la science fiction. Mais comme je ne suis pas sectaire et que mes goût sont assez éclectiques, il n'est pas exclu que j'y parle aussi d'un bon polar ou d'un essai.
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