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16 mai 2019

EVEIL - MATSUMOTO TAIYÔ

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Dans un lointain futur – ou un passé tout aussi éloigné – les habitants d’un village vivent au plus près de la nature qu’ils vénèrent par l’entremise de danses rituelles. Pour communier avec les esprits, les danseurs du clan des Oiseaux ont besoin des masques réalisés par celui des Fleurs. Or, le chef des sculpteurs s’apprête à choisir un successeur parmi ses fils. Choisira-t-il le trop sensible Yuri qui vit reclus dans son atelier ou l’ambitieux Tsubaki qui envie le talent de son frère ? 

Je ne suis pas un gros lecteur de BD et ma préférence en matière de livres va incontestablement aux romans. Aussi, sans être insensible à la beauté des dessins, à la construction, la mise en page, le rythme, je n’apprécie véritablement ces histoires dessinées qu’à la condition qu’elles nous racontent quelque chose. Or, un bon scénario, c’est précisément ce qui manque à cette œuvre de Matsumoto Taiyô. Ici, la trame est très légère. Beaucoup trop. On comprend bien qu'il est question de transmission (du savoir, de l'histoire familiale...), de choix de vie et de place dans la société mais cela ne va pas beaucoup plus loin. C’est dommage. La rivalité entre les deux castes ou celle entre les sculpteurs de masques, l’un jalousant l’autre, aurait pu déboucher sur une intrigue plus fournie et prendre par exemple une tournure dramatique. Mais non. On reste au niveau des intentions. Tout n'est que suggéré et l'on a le sentiment que rien ne se passe, si ce n’est le défilement des saisons. C’est une sorte d’allégorie que nous propose l’auteur. Poétique mais ennuyeuse.

Mon impression est en revanche beaucoup plus positive en ce qui concerne le dessin de Taiyô. Exception faite de la jaquette et des deux premières pages, la BD est en noir et blanc. Un noir et blanc bien tranché. Ombre et lumière, jour et nuit, hiver ou été, le contraste est permanent. Cela donne à chaque case une grande intensité d’autant que le trait est toujours vigoureux. L’auteur utilise beaucoup les hachures et ses dessins ont un aspect un peu brut avec des formes heurtées, rarement arrondies ou adoucies, contrairement à ce que l’on pourrait penser au vu de la couverture. Il fait aussi preuve d’une certaine originalité dans sa mise en page, s’autorisant à peu près tout (pleine pages ou double page, découpage atypique…) et utilisant finalement très peu les phylactères. J’ai particulièrement aimé une succession de quatre pages divisées chacune en quatre bandeaux horizontaux qui illustrent une scène de repas familial d’une manière très cinématographique, un peu comme si une pellicule défilait sous nos yeux.

La forme l’emporte donc largement sur le fonds et l’on est ici plus près du livre d’art que de la vraie BD. La très belle couverture, la qualité du papier et de la reliure participent d’ailleurs grandement à cette impression.

Kana - 2019

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  • Blog consacré à mes lectures dans les domaines de la fantasy, du fantastique et de la science fiction. Mais comme je ne suis pas sectaire et que mes goût sont assez éclectiques, il n'est pas exclu que j'y parle aussi d'un bon polar ou d'un essai.
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