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10 octobre 2015

CEUX D'EN BAS - MARIANO AZUELA

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Pendant la révolution mexicaine contre la dictature de Porfirio Diaz puis du général Huerta, les aventures picaresques d'un groupe de paysans révoltés.

A l'instar de l’un des personnages de son roman, c’est en tant que médecin que Mariano Azuela a vécu la révolution mexicaine. Peut-être même avait-il lors de son engagement  aux côté des révolutionnaires, la même vision romantique de la guerre civile avec les gentils peons d'un côté et les vilains propriétaires terriens de l'autre. Mais si tel était le cas, il n'a pas tardé à réviser son jugement si l'on en croit la manière dont il nous présente ses anciens camarades de combat.


"Ceux d'en bas" nous montre en effet des combattants qui n'ont rien de Robin des Bois. Les personnages de Mariano Azuela luttent certes contre les fédéraux du général Huerta mais se conduisent aussi en véritables soudards. Ils pillent, volent et violent à qui mieux mieux et s'en prennent aussi bien aux riches caciques qu'aux pauvres paysans. Ils passent leur temps à boire et festoyer et l'on ne sent plus guère d'idéal dans leurs motivations. Ils ne savent d'ailleurs plus très bien pourquoi ils se battent. La révolution est devenue une fin en soi. Ils n'en espèrent plus rien si ce n'est quelques galons d'opérette et de vagues promesses de richesse.


Le point fort de ce roman est donc de nous présenter ces évènements sous un jour réaliste loin de la légende qui entoure les faits d'armes d'un Emiliano Zapata ou d'un Pancho Villa. Cela ne nous empêche pas pour autant d'éprouver de la sympathie à l'égard de ses pauvres hères qui n'ont pas choisi de prendre les armes. Ils y ont été contraint par les exactions et l'oppression subie jour après jour, par la misère sans cesse recommencée. Leur révolte est sanglante mais sans doute aussi légitime. C’est  l’ultime manifestation de leur désespoir.

Malgré ce sujet relativement sombre "Ceux d’en bas"  n'a rien de triste, bien au contraire. C'est presque toujours dans la bonne humeur que Demetrio Macias et les membres de sa troupe, Pancracio, La Caille, la Poudrée ou La Grosse se rencontrent, se battent, s'aiment, vivent. Le roman aurait d'ailleurs pu prendre la forme d'une pièce de théâtre. Les scènes comiques abondent et les dialogues sont omniprésents. Les propos échangés ont le plus souvent la saveur de l’argot populaire même si quelques envolées lyriques surgissent çà et là : « Et il croit avoir découvert un symbole de la Révolution dans ces nuages de fumée et de poussière qui fraternellement s’élèvent, s’embrassent, se confondent et se dissipent dans le néant ».

Les éditions de l'Herne ont donc eu une très bonne idée en rééditant ce texte vieux d’un siècle et qui plus est dans un format poche très agréable avec sa couverture à rabats, son papier de qualité, ses jolies illustrations et le choix d'une encre bleue du plus bel effet.

Editions de L'Herne - 2009

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Commentaires
L
Oui, ce bouquin m'a rappelé quelques bons vieux westerns qui se déroulaient au Mexique et en particulier le superbe "Il était une fois la révolution" avec le grand James Coburn et l'excellent Rod Steiger. Souvenirs, souvenirs...
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P
Viva Zapata !!!<br /> <br /> Bon dimanche ....;)
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FLEUVE NOIR
fl no
ANTICIPATION

 

 

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  • Blog consacré à mes lectures dans les domaines de la fantasy, du fantastique et de la science fiction. Mais comme je ne suis pas sectaire et que mes goût sont assez éclectiques, il n'est pas exclu que j'y parle aussi d'un bon polar ou d'un essai.
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