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6 janvier 2021

KALOS KAGATHOS - DJORDJE MILOSLAVJEVIC & MILAN JOVANOVIC

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Kalos Kagathos est une BD originale à plus d’un titre. En premier lieu parce qu’il s’agit d’une BD serbe ce qui, encore aujourd’hui, n’est pas si fréquent. Alors imaginez à l’époque où elle fut écrite, c’est-à-dire il y a près de trente ans, alors que la Serbie était embourbée dans la guerre sui suivit l’éclatement de la Yougoslavie.

En second lieu par son sujet. Il s’agit d’une BD historique (et un peu plus que cela…) dont l’action se situe à une époque et en un lieu extrêmement intéressants. Constantinople,  529 after J-C. Une époque et un lieu charnière. L’antiquité vient tout juste de laisser la place à un moyen-âge balbutiant et la capitale de l’empire byzantin constitue, plus que jamais, la porte de l’orient.

Et il s’en passe des choses dans la vaste cité ! L’empereur désire ouvrir la voie au commerce avec l’extrême orient et convoite de secret de la fabrication de la soie. Il charge un trio d’aventuriers - un chevalier, un marchand et un cartographe - d’accomplir la redoutable mission. Les trois héros vont ainsi se retrouver mêlés à un jeu de pouvoir où la religion, le commerce et la politique sont étroitement liés. Ils devront surmonter maints dangers et composer avec les secrets que chacun d’eux dissimule tout en tentant de réaliser leurs propres ambitions.

L’histoire ne manque ni d’action ni de surprises. Il y a des complots et des voyages. Il y la mer et le désert, des palais et des souterrains. On y croise des savants érudits, des lépreux, des voleurs. On s’y bat, on s’y trahit, on s’y tue... J’ai d’abord éprouvé un peu de mal à suivre les différents fils de l’intrigue. Le nombre important de personnages, surtout dans trente premières pages, engendre une certaine confusion. Mais passé ce cap, les choses se mettent tranquillement en place et le rythme devient plus tranquille. Le récit gagne en lisibilité et le lecteur peut se concentrer à la fois sur l’histoire et sur les dessins.

Le graphisme justement, en surprendra plus d’un. Hormis les sept ou huit pages du prologue et de l’épilogue (que je soupçonne l’auteur d’avoir ajoutées après coup pour les besoins de la présente édition), le style n’a rien à voir avec celui de la couverture. Il est beaucoup plus brut, avec des couleurs vives et peu nuancées. Cela donne une impression de force et d'immédiateté, un peu comme s'il s'agissait de croquis pris sur le vif.

Les choses changent avec la deuxième partie. Le trait se raffermit et se fait plus doux. Les dessins deviennent plus classiques mais gagnent en précision. On voit que du temps s'est écoulé entre les deux BD (le présent volume est une intégrale) et que le travail de Milan Jovanovic a considérablement évolué. Il faudrait que je lise un ouvrage plus récent pour voir ce qu'il en est désormais. Pourquoi pas « La bête noire » publié par ces même éditions Inukshuk qui ont réalisé avec « Kalos Kagathos » un remarquable travail.

Inukshuk - 2019  

 

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  • Blog consacré à mes lectures dans les domaines de la fantasy, du fantastique et de la science fiction. Mais comme je ne suis pas sectaire et que mes goût sont assez éclectiques, il n'est pas exclu que j'y parle aussi d'un bon polar ou d'un essai.
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