Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
SF EMOI
26 août 2020

LA GRANDE BALEINE - VINCENT DE OLIVEIRA

CVT_La-grande-baleine_8766

Depuis une quinzaine d’années le post-apo a le vent en poupe. Réchauffement climatique et déliquescence sociale font prendre conscience à tous du futur pas joli-joli qui nous pend au nez et donnent aux écrivains une matière littéraire presque infinie. On trouve donc de plus en plus de ces romans déprimants avec, il faut le reconnaître, du bon et du moins bon. Vincent de Oliveira a placé le sien sous le signe de la course poursuite et du règlement de compte pour nous donner une sorte de post-apo mafieux et survitaminé où des bandes ultra violentes cherchent à mettre la main sur un magot dérobé au maire corrompu de ce qui reste de Varsovie.

Disons-le tout de suite, cette intrigue passe mal. Elle me semble même carrément inepte tant il est difficile de croire que vingt ou trente ans après la disparition du monde tel que nous le connaissons, des institutions et des pouvoirs qui le régissaient, l’argent puisse encore avoir la moindre importance. L’auteur s’en rend d’ailleurs parfaitement compte puisqu’il fait dire à l’un de ses personnages : « Désolé, je ne peux m’empêcher de croire à un mauvais film policier. C’est la fin du monde et on tue encore pour de l’argent ? ». Oui, il est vraiment difficile d’adhérer à cette histoire. Mais ce n’est pas trop grave car le roman a d’autres qualités.

Il y a d’abord un back-ground qui, pour être très classique n’en est pas moins convaincant. « Les Neiges de Juin » ont recouvert la planète d’une profonde couche de neige, provoquant l’éradication de presque toutes les espèces animales et obligeant les humains à se réfugier sous terre. Toutes les scènes du récit sont donc imprégnées par le froid, la neige et la glace. Des éléments hors de contrôle qui s’ajoutent aux nombreux autres dangers qui menacent les survivants.

Mais c’est surtout du côté des personnages qu’il faut aller chercher le principal intérêt du roman. Psychopathe incontrôlable ou colosse au grand cœur, homme de main cachant des blessures profondes ou chef de guerre sans morale, l’auteur nous propose un important panel d’individualités qui tiennent parfaitement la route. Des hommes et des femmes qui n’ont plus guère d’espoir en l’avenir et qui sont juste en quête d’un sursis pour satisfaire une vengeance, tenir une promesse ou accomplir un dernier rêve.

Nerveux et rythmé, noir sans être complètement désespéré, « La grande baleine » est un post-apo très sombre et en tout cas beaucoup moins poétique que ne laissent supposer son titre et le résumé de l’éditeur.

Autrement - 2016

Publicité
Publicité
Commentaires
P
Ben oui , gamin ... :p :p ;)
Répondre
P
J'aime bien ce genre , je note ... Bonne rentrée ...
Répondre

FLEUVE NOIR
fl no
ANTICIPATION

 

 

Publicité
SF EMOI
  • Blog consacré à mes lectures dans les domaines de la fantasy, du fantastique et de la science fiction. Mais comme je ne suis pas sectaire et que mes goût sont assez éclectiques, il n'est pas exclu que j'y parle aussi d'un bon polar ou d'un essai.
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Newsletter
Archives
Publicité