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14 mars 2017

XENOCIDE - ORSON SCOTT CARD

jl4024-1995

Sur Lusitania, la planète où humains, piggies et doryphores essayent de vivre en bonne entente, l’heure et grave. Le congrès stellaire a envoyé une flotte avec mission de détruire la planète pour éviter que le virus de la descolada ne soit exporté sur d’autres mondes. La résistance s’organise et Ender essaye de regrouper autour de lui toutes les bonnes volontés. Il aura fort à faire pour concilier des conceptions de l’existence et des points de vue radicalement opposés.

Si « La voix des morts » nous parlait avant tout de tolérance et d’ouverture à autrui, le thème principal de « Xénocide » est sans conteste le libre-arbitre et son corollaire la responsabilité. Agir, décider, pour soi ou pour les autres, s’affranchir de l’autorité de sa famille, des lois de la société ou de celles de son espèce, tels sont quelques-uns des combats qu’Ender et ses compagnons vont devoir mener. Des choix pas toujours faciles et dont il leur faudra aussi assumer les conséquences parfois redoutables.

Parmi les différents principes régissant leur existence qu’ils vont devoir affronter, la religion fait figure d’ennemi  public numéro 1. Qu’elle soit utilisée pour asservir un peuple (les habitants de la planète de la Voie) ou pour servir les ambitions de quelques-uns (l’hérésie de Planteguerre), elle est ici présentée sous son aspect le plus sombre. L’auteur se garde toutefois de raccourcis trop simplistes et s’interroge davantage qu’il ne critique, sur l’intelligence, l’âme ou les origines de la création. Il n’hésite cependant pas à mettre les croyants face aux contradictions de leur culte à l’instar des catholiques de Lusitania contraints d’adapter leurs rites aux spécificités des races autochtones.

Alors vous l’aurez compris, « Xénocide » est un roman dans lequel on utilise davantage sa cervelle que ses muscles. Hormis une scène d’émeute, il n’y a pas la moindre action violente, pas le moindre combat. Cela ne signifie pas pour autant que le roman soit exempt de confrontations, bien au contraire. Les multiples débats entre les nombreux personnages sont éprouvants. Il s’agit de véritables affrontements où l’on domine son adversaire par la seule force de son raisonnement et où certains arguments ont la puissance d’un d’uppercut. Certes il faut faire un petit effort pour suivre l’auteur dans ses théories et les concepts qu’il manie, mais il vulgarise juste ce qu’il faut pour rendre son propos aussi précis que passionnant et chaque découverte fait avancer l’intrigue mieux que n’importe quel autre agissement.

Cela nous donne une intrigue assez proche de celle du tome précédent. Menace, confrontation d’idées et de personnalités, recherches scientifiques puis découverte finale qui résout, momentanément, les problèmes : le canevas est en effet quasi identique. Orson Scott Card a cependant eu l’heureuse idée d’introduire un peu de nouveauté grâce à la planète de la Voie et quelques-uns de ses habitants. Nous faisons ainsi connaissance avec Han Fei-Tzu, sa fille Quing Jao et leur servante Si Wang Mu, des personnages extrêmement intelligents mais atteints de Troubles Obsessionnels Compulsifs qu’ils croient être le signe d’une connexion avec les dieux. Leur histoire, d’abord parallèle, puis intimement imbriquée dans l’intrigue générale permet de s’évader de l’atmosphère parfois pesante de Lusitania et de découvrir un autre petit morceau de l’univers d’Ender Wiggin.

Au final, le seul défaut de ce livre est qu’il appelle une suite puisque la destinée de Lusitania et de ses habitants reste une fois encore en suspens. Ceci étant, si le quatrième volet est de même qualité que les précédents je suis preneur.

J'ai Lu - 1996

 

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fl no
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  • Blog consacré à mes lectures dans les domaines de la fantasy, du fantastique et de la science fiction. Mais comme je ne suis pas sectaire et que mes goût sont assez éclectiques, il n'est pas exclu que j'y parle aussi d'un bon polar ou d'un essai.
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