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15 juin 2016

IL FAUDRA BIEN SE RESOUDRE A MOURIR SEUL - JEAN-PIERRE ANDREVON

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Ainsi que l’indique la quatrième de couverture, la thématique commune aux huit nouvelles qui composent ce recueil est la solitude. Mais pas n’importe laquelle. C’est de la solitude du dernier homme ou de la dernière femme que nous parle Jean-Pierre Andrevon. Ce sont les derniers jours de l’espèce humaine qu’il évoque ou, à tout le moins, la fin de sa présence sur Terre. Celle-ci ne s’en trouve d’ailleurs pas plus mal. Le berceau de l’humanité peut très bien se passer de ses enfants turbulents et si peu reconnaissants. Les animaux sont prêts à prendre la relève, à moins que l’avenir ne soit aux machines, ordinateurs ou robots.

Huit textes divisés en quatre catégories : Les femmes, Les machines, Les enfants, Les animaux, chacun illustrant une facette du suicide généralisé auquel se livre l’homme avec ses guerres incessantes, ses pollutions ou, plus généralement, son mépris pour son milieu naturel.

C’est « Durer, c’est s’économiser » qui ouvre le bal. Une nouvelle amusante et sinistre à la fois, avec un personnage absolument détestable, égoïste, raciste et misogyne. Un récit habilement construit qui dévoile progressivement l’étendue de ses turpitudes.

« Haute solitude » m’a beaucoup moins emballé même si elle confirme l’idée que je me fais d’une humanité tellement égoïste qu’elle n’hésitera pas à laisser la Terre face à ses problèmes sitôt qu’elle aura trouvé une planète de remplacement.

Comme son titre le laisse deviner « Un nouveau livre de la jungle des villes » est un hommage au célèbre roman de Rudyard Kipling. Bagheera et Baloo ont laissé leur place à Kasawaki 530 et IBM 2060 mais l’histoire est bien celle d’un enfant qui découvre sa vie d’homme en compagnie d’une autre espèce que la sienne. La chute est en revanche radicalement différente…

« Les enfants ont toujours raison » est la seule nouvelle fantastique du recueil. Si comme l’a dit Sartre « L’enfer c’est les autres », Jean-Pierre Andrevon nous démontre que sans les autres, c’est aussi l’enfer.

« La tigresse de Malaisie » est sans doute la nouvelle la plus triste du roman, la plus classique aussi. Une jolie balade post-apocalyptique dans la moitié sud de la France, émaillée de rencontres amusantes ou dramatiques. Si la mort n’est pas absente de l’histoire, celle-ci est en revanche exempte de violence. Les hommes et femmes ne sont plus assez nombreux pour s’exterminer. L’entraide a pris le pas sur la convoitise mais elle arrive un peu tard pour laisser encore une chance à l’humanité. Dans cette France désertée, une femme essaie désespérément de trouver un homme qui puisse la féconder.

Au désespoir de cette femme en manque d’enfant répond celui du héros de « Alpha » qui, au terme d’un long voyage dans l’espace, découvre la vie de tristesse et de frustration qui l’attend. Une nouvelle qui baigne dans une atmosphère onirique jusqu’à ce que le personnage se réveille et se prenne (et nous avec) la réalité en pleine gueule.

« La nuit des bêtes » et « Le temps de la nuée grise » sont deux nouvelles qui, peut-être, préfigurent ce roman majeur de l’auteur qu’est « Le monde enfin » On y trouve notamment quelques jolies visions d’un Paris réinvestit par la faune sauvage.

Denoël - Présence du Futur - 1983

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Commentaires
P
Hello , je l'ai dans un coin , mais pas encore lu ...<br /> <br /> Bonne fin de semaine ...
Répondre

FLEUVE NOIR
fl no
ANTICIPATION

 

 

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  • Blog consacré à mes lectures dans les domaines de la fantasy, du fantastique et de la science fiction. Mais comme je ne suis pas sectaire et que mes goût sont assez éclectiques, il n'est pas exclu que j'y parle aussi d'un bon polar ou d'un essai.
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