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SF EMOI
10 mars 2016

CONTES DE LA FOLIE ORDINAIRE - CHARLES BUKOWSKI

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Quand on s'apprête à lire un bouquin de Bukowski on sait d'avance qu'il sera question de baise, d'alcool et de défonce en tout genre. Le bonhomme n’a rien d’un esthète ou d’un fin gourmet. Il est plutôt du genre à préférer une canette de bière à une coupe du meilleur champagne. Et c’est pareil côté style. Pas de phrases léchées, de jolies tournures ou de vocabulaire soigneusement choisi. Son écriture est spontanée, très parlée, accompagnée le plus souvent d’un langage ordurier du style : « Je vais te b….r jusqu'à l'os, je vais te b….r jusqu'à ce que la m…e te sorte du c.l. ». Les cul-serrés et les âmes sensibles passeront donc leur chemin. Les autres vivront une expérience inédite, pas forcément glamour mais néanmoins très enrichissante.

De ce recueil, deux nouvelles sortent du lot en ce sens qu'elles appartiennent au domaine de la SF et du fantastique : «Le petit ramoneur» est un peu une version trash de « L'homme qui rétrécit » dans laquelle une sorcière rapetisse son mari afin de le transformer en sex toy grandeur nature et «La machine à baiser» qui nous parle ben… d’une machine à baiser, en l’occurrence un androïde créé à l'image d'une femme et que son concepteur a décidé de prostituer. Mais même les machines peuvent tomber amoureuses…

Ces deux exceptions près, les autres textes sont tous plus ou moins autobiographiques car, qu'il s'appelle Hank, Dan, Henry ou Buk, c'est toujours de lui que l’auteur nous parle. On le découvre ainsi postier ou manutentionnaire, pigiste dans un journal (Vie et mort d’un journal underground) et  bien sûr écrivain. On apprend qu’il a fait l’expérience de la prison lorsqu'il fut incarcéré pour insoumission (J'ai vécu avec l'ennemi public n°1) et qu’il a souvent eu affaire aux représentants de la loi. On traîne avec lui dans les bars, les hôtels de passe et les taudis crasseux et on fréquente tout un monde d’ouvriers et d’employés, de putes et de traîne-misère, tous les laissés-pour-compte du rêve américain. On vit sa vie décousue,  sans fondations, perspectives ni idéal mais qu’apparemment il n’échangerait pour rien au monde.

On se demande alors si la « folie ordinaire » dont il nous parle, désigne cette existence chaotique, ce suicide alcoolisé auquel il s'adonne jour après jour, ou au contraire la vie rangée et monotone de l'américain moyen. Une vie dite normale qui semble lui causer une peur quasi panique comme en témoigne cette réflexion : « Arrivée du copilote, avec ses grosses fesses, sa lourde mâchoire, son pavillon de banlieue deux étages, ses quatre gosses et sa bonne femme cinglée. »

Ne nous y trompons pas, Bukowski n’est pas qu’un obsédé sexuel, alcoolique et obscène. En dépit de ses excès et de son sale caractère, le bonhomme est attachant. Son exubérance et sa grossièreté relèvent davantage de la franchise poussée à l’extrême que d’une réelle volonté de choquer. Chez lui pas de faux-semblants, tout est véridique, en particulier son amour de l’autre, quelque il soit, homme ou femme. Surtout les femmes…

J'ai Lu

 

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FLEUVE NOIR
fl no
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  • Blog consacré à mes lectures dans les domaines de la fantasy, du fantastique et de la science fiction. Mais comme je ne suis pas sectaire et que mes goût sont assez éclectiques, il n'est pas exclu que j'y parle aussi d'un bon polar ou d'un essai.
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