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SF EMOI
15 novembre 2013

INFERNO - FRED & GEOFFREY HOYLE

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Cameron est un physicien de renom travaillant en Suisse pour le compte du gouvernement britannique. Il continue néanmoins à cultiver ses racines écossaises et se rend aussi souvent que possible dans son chalet au cœur des Highlands. Alors qu'il séjourne en Australie pour une expertise sur la construction d'un télescope, Cameron fait une découverte inquiétante. Un corps céleste semble sur le point de pénétrer le système solaire où il pourrait provoquer l'anéantissement de la vie sur Terre. Après avoir informé les autorités compétentes de l'imminence de la catastrophe, il se retire en Écosse, l'un des rares territoires conservant une chance d'être épargné par le feu céleste.

Avec Inferno, les frères Hoyle nous proposent un roman que l'on rattachera sans hésitation à "l'école catastrophiste" britannique qui, avec des œuvres telles que Terre Brûlée de John Christopher, La révolte des Triffides de John Wyndham ou encore Le dernier rivage de Neville Shute (roman auquel l'un des personnages fait d'ailleurs allusion dans ce livre), a fait les belles heures de la SF anglaise.

Les premiers chapitres constituent une sorte de prologue dont l'objectif est de nous faire cerner la personnalité du héros et nous présenter les lieux qui serviront de décor à la partie post-apocalyptique du roman. Nous découvrons ainsi un petit bout d'Écosse perdu au bord de son loch et un homme au caractère bien trempé, propriétaire terrien respecté et fier de ses racines gaéliques.

Quelques phrases illustrent parfaitement son état d'esprit : «Il aspira de l'air entre ses dents serrées et maudit les subtilités qu'imposaient maintenant l'ère de la démocratie. » «La police est peut-être utile et importante dans certaines circonstances, mais dans d'autres elle devient une engeance parfaitement néfaste.""...certaines situations ne peuvent être dénouées dans le cadre des conventions bien policées d'aujourd'hui. » Des remarques qui nous permettent de deviner que derrière l'homme de science se cache un homme d'action, habitué à commander et régler les choses à sa manière.

Si le caractère de Cameron est abondamment détaillé, il n'en va pas de même pour tous les protagonistes de l'histoire et, à part son épouse, les autres personnages ne font que de la figuration. C'est l'une des deux faiblesses du roman. L'autre réside dans le déséquilibre entre ses deux grandes parties.

En effet, avant d'aborder les quatre chapitres consacrés à la catastrophe et ses conséquences, il aura d'abord fallu en passer par huit autres assez rébarbatifs. Presque une centaine de pages dans lesquelles, de l'Angleterre à L'Ecosse, des Etats-Unis à l'Australie, Cameron rencontre ses pairs et cause astronomie ou physique nucléaire.

Fred Hoyle était lui-même un astronome réputé. C'est lui qui a donné son nom au fameux Big-bang, théorie à laquelle il ne croyait d'ailleurs pas. On sent qu'il maîtrise son sujet et se trouve parfaitement à l'aise dans ce domaine qui le passionne. N'ayant pas de bagage scientifique, j'ai décroché à plus d'une reprise et, malgré ses explications et ses schémas, j'ignore toujours ce qu'est un quasar et pourquoi ça peut venir foutre le bordel sur notre bonne vieille Terre. Mais bon, c'est comme çà et je lui fais confiance.

Donc, un bidule hyper lumineux vient se balader dans la banlieue de notre galaxie et réchauffer du même coup notre petite boule de glaise. C'est l'enfer sur Terre. Tout est irrémédiablement cramé et seuls sont épargnés les territoires les plus au nord : le Canada, la Scandinavie, la Sibérie et... l'Ecosse pardi ! Ayant prévu le coup notre cher Cameron s'en retourne fissa au pays de ses ancêtres pour sauver sa peau et se préparer à des lendemains qui déchantent.

Comme je l'ai dit plus haut, le monsieur a du caractère et va rapidement se montrer l'homme de la situation. Il va prendre en main la destinée des quelques centaines d'habitants peuplant les bourgades alentour et commencer d'organiser leur survie. Il pourra heureusement compter sur pas mal de moyens humains et matériels : des véhicules, des stocks de nourriture, des médecins, des policiers... Bref, le redémarrage ne sera pas aussi compliqué qu'il aurait pu le craindre. Tant mieux pour lui. Et tant pis pour nous car, dans ces conditions, les difficultés sont bien vite gommées et l'histoire perd de son intérêt.

Heureusement, on trouve toujours en pareilles circonstances des individus peu scrupuleux qui tentent de profiter de la situation. Un chef de guerre et un monarque auto-proclamé vont ainsi lui compliquer la tâche et justifier l'emploi de la force et le recours à une justice expéditive. Des extrémités auxquelles Cameron se résoudra sans trop de scrupules ce qui ne contribuera pas à nous le rendre sympathique (sans parler de la gifle magistrale ponctuée d'un «Boucle la, bonne femme » qu'il assène à son épouse qui ose critiquer son autorité). On en vient même à penser que le bonhomme ne regrette en rien son ancienne vie et qu'il est même plutôt satisfait de pouvoir enfin agir à sa guise en dehors de tout cadre institutionnel.

Ce roman n'apporte donc rien de bien nouveau au genre et son seul intérêt est de nous présenter un "redémarrage" à l'échelle d'une communauté plus fournie qu'à l'accoutumée.

Denoël - Présence du Futur - 1976

 

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FLEUVE NOIR
fl no
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  • Blog consacré à mes lectures dans les domaines de la fantasy, du fantastique et de la science fiction. Mais comme je ne suis pas sectaire et que mes goût sont assez éclectiques, il n'est pas exclu que j'y parle aussi d'un bon polar ou d'un essai.
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