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SF EMOI
10 mai 2013

LES ETOILES S'EN BALANCENT - LAURENT WHALE

untitledDans la France de 2065 mieux vaut avoir quelques talents à monnayer si l'on souhaite s'en sortir. C'est heureusement le cas de Tom Costa à qui sa qualité de seul aviateur disponible confère un statut particulier. Avec son ULM il est en effet l'un des seuls à maintenir le contact avec les autres cités, faire du troc et signaler les périls de l'extérieur. Mais un danger bien plus important que les hors-murs se rapproche des cités états de Seine et Marne. Un péril qui va plonger le jeune aviateur au cœur d'une guerre sans merci où il jouera un rôle de première importance. 

Des post-apo français, il y en a déjà eu beaucoup, et de très bons : Ravage de Barjavel, Malevil de Robert Merle, plusieurs bouquins d'Andrevon ou même la célèbre trilogie de Gilles Thomas. Dans ce contexte on se doute bien que l'auteur ne va pas révolutionner le genre, même hexagonal. Pourtant il réussit à occuper le terrain à sa manière, intelligente et sensible. 

Premier bon point il y a une vraie histoire. Laurent Whale ne se contente pas de se reposer sur le background bien connu du genre : héros solitaire, communautés exsangues, petits despotes et chiens sauvages. Son synopsis est parfaitement maîtrisé et nous dévoile à son rythme ce qu'il faut d'indices et de révélations pour aboutir à un final cohérent.

Il y a ensuite une bonne alternance entre des scènes mouvementées (combats, exfiltrations) ou instructives (débriefings et réunions) et les passages descriptifs (la vie à Pontault ou à Meaux).

Il y a enfin une bonne dose d'introspection puisque, le récit se faisant à la première personne, nous avons tout loisir de nous imprégner de l'état d'esprit du héros et de faire nôtres ses joies, ses peines et ses espoirs. On découvre ainsi un personnage bien sympathique, un grand cœur, fidèle et non violent précipité dans un monde de brutes. 

Un héros qui n'est pas sans rappeler ceux d'un autre sociétaire de la Blanche Rivière. Eh oui ! La filiation avec P. J. Herault est évidente. On trouve dans son roman le même rejet de la violence sous toutes ses formes, le même éloge de l'amitié et bien sûr, la même passion du pilotage et des vieux coucous. 

Et des coucous on en verra de toute sorte : des petits et des gros, des avions, des ULM, des gyros... On les côtoie au sol ou dans les airs, en combat et à l'atelier. C'est peut-être un peu too much pour les non passionnés et c'est d'ailleurs mon seul bémol avec l'ambiance « roman de guerre » extrêmement prégnante. 

C'est sans doute pourquoi j'ai préféré la première partie du récit qui couvre environ un gros tiers du roman. La vie dans la communauté citadine de Pontault y est particulièrement bien rendue avec ses habitants vivant d'expédients, le troc généralisé, la démerde. On y voit des véhicules roulant au méthane ou à la force du mollet, on s'y nourrit du maigre produit de la ferme collective mais aussi de chats ou de rats. C'est précis et très crédible et j'aurais aimé traîner davantage avec le Kid pour découvrir un peu plus cet univers de bric et de broc.

Pour faire bonne mesure, signalons encore une foule de second rôles bien travaillés, des apartés forts intéressants sur les origines de l'apocalypse économique qui causa l'effondrement de la société, et... une absence quasi totale de personnages féminins. 

Eh M'sieur Whale, elles sont où les filles ? San ! Oui, Ok il y a San. La muse de l'ami Tom, son cœur, sa vie. Il en parle beaucoup le bougre. Il l'a dans la peau c'est sûr. Mais pour ce qu'on la voit. A peine le temps d'un p'tit vol en ULM et d'une partie de jambes en l'air. Le reste de l'histoire, elle le passe à jouer les otages. Tu parles d'une vie !

Quant aux autres nénettes, on en voit pas lerche. Alors la prochaine fois, un peu plus de place au beau sexe, hein ! Malgré tout, le résultat est plutôt satisfaisant. Laurent Whale a parfaitement mené sa barque avec ce fringant mélange de post-apo et de roman guerrier. J'espère même que, à l'instar de Géha et Blondelon, il nous concoctera rapidement une petite suite. 

Black Coat Presss - Rivière Blanche

 

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Commentaires
L
Un bon post-apo où il est beaucoup question d'aviation. Un univers et un style proche de celui de P-J Herault.
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P
Je l'ai eu pour mon anniversaire dans l'édition Critic ; à lire bientôt.:)
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E
Oui, oui il y a une suite ;o)<br /> <br /> Les Damnés de l'Asphalte éd: Critic<br /> <br /> http://editions.librairie-critic.fr/<br /> <br /> <br /> <br /> Nous avons également réédité "Les Étoiles s'en Balancent", ouvrage remanié par son auteur dans notre collection Trésors de la Rivière Blanche.<br /> <br /> <br /> <br /> Cordialement,<br /> <br /> <br /> <br /> Éric, éditions critic
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FLEUVE NOIR
fl no
ANTICIPATION

 

 

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  • Blog consacré à mes lectures dans les domaines de la fantasy, du fantastique et de la science fiction. Mais comme je ne suis pas sectaire et que mes goût sont assez éclectiques, il n'est pas exclu que j'y parle aussi d'un bon polar ou d'un essai.
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