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9 mai 2013

LE TRAVAIL DU FURET - JEAN-PIERRE ANDREVON

untitledParis, deuxième moitié du XXIème siècle. La recherche scientifique a fait d'immenses progrès et malgré un environnement pollué à l'extrême, l'espérance de vie ne cesse de croître. Mais les ressources demeurent limitées et l'état doit juguler une démographie galopante. Aussi, un super ordinateur procède chaque jour à un tirage au sort à l'issu duquel une liste de victimes est établie puis remise à des exécuteurs assermentés. Notre héros est justement l'un de ceux-là. Un furet qui traque et abat son lot quotidien de cibles anonymes, sans se poser de questions. Jusqu'au jour où il en vient à douter de l'impartialité du système.


Encore un bien chouette roman de Jean-Pierre Andrevon. Pourtant, le sujet et l'univers décrits ne comptent pas parmi les plus originaux et constituent presque des classiques de la SF. L'intrigue rappelle notamment celle du roman de E. C. Tubb Le vaisseau monde à cette différence près qu'ici, la "régulation démographique" est connue et acceptée de tous.

Quant au monde dans lequel se déroule l'action, il paraîtra encore plus familier aux lecteurs de SF. Il est vrai que les villes du futur sont rarement décrites comme des modèles d'urbanisme ou d'écologie et le Paris d'Andrevon n'échappe pas à la règle. Ses descriptions sont dures et nous présentent quelques visions dantesques d'un monde triste et sans espoir : démarcation stricte entre quartiers riches et pauvres, ville écrasée par l'industrie, les transports, la publicité, extrême concentration de la population; déshumanisation des services...

Le réalisme dont il fait preuve pour dépeindre les scènes de meurtres ajoute encore à la noirceur du décor. Rien ne nous est épargné ; les crânes explosent en expédiant des bouts de cervelles un peu partout, les artères tranchées vomissent des torrents d'hémoglobine et les viscères se répandent avec leur merde et leurs sanies.

Pour autant, l'humour n'est pas totalement absent. Un humour noir, décalé, parfois incongru telles les nombreuses références cinématographiques qui parsèment les monologues du furet, les noms des rues (allée Mireille Mathieu, rue Ronald Reagan…) ou encore les différentes marques de produits (les bars COKE AND SMOKE, les filtres PETITS BATEAUX).  

Quant à notre héros, et bien… il n'a précisément pas grand-chose d'un héros. Juste un fonctionnaire consciencieux qui fait son boulot. Sans passion, mais sans trop de dégoût non plus. Un professionnel du meurtre qui à aucun moment ne remet en question le système. Sa révolte ne sera d'ailleurs pas dirigée contre ceux qui truquent les règles mais contre les assassins de la femme qu'il aime et contre le mensonge de son chef. Une révolte passagère. Avant de rentrer dans le rang.  "

Le travail du furet " nous offre une vision très noire de notre futur, désabusée mais peut-être réaliste !

Galimard - Folio SF - 2004

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FLEUVE NOIR
fl no
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  • Blog consacré à mes lectures dans les domaines de la fantasy, du fantastique et de la science fiction. Mais comme je ne suis pas sectaire et que mes goût sont assez éclectiques, il n'est pas exclu que j'y parle aussi d'un bon polar ou d'un essai.
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