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7 mai 2013

LARCHMÜTZ 5632 - JEAN-BERNARD POUY

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Adrien et Benno viennent d'être réveillés. Comme çà. D'un coup. Sans crier gare. Après un long sommeil de 25 ans. Vingt-cinq longues années à jouer les pécores dans la Bretagne profonde. Vingt-cinq ans à traire les vaches et regarder pousser les patates. Mais le temps n'a pas eu raison de leurs convictions et, sitôt reçu le signal de l'Orga, les voici prêts à reprendre le combat. Mais quel combat au juste ? Contre qui ? Et pour le compte de qui ? 


J'ai littéralement dévoré cette histoire de gauchistes vieillissants qui reprennent du service avec l'idée de s'en payer une dernière bonne tranche. 

Difficile en effet de ne pas s'attacher à ces soixante-huitards sur le retour qui, malgré les années, les femmes et les gosses, ont gardé leurs vieux réflexes et un peu du feu sacré qui les animait autrefois. Bien sûr, ils ne croient plus beaucoup à la dialectique trostsko-anarcho-maoïste, au Grand Soir et aux lendemains qui chantent. Mais qu'importe le flacon pourvu qu'on ait l'ivresse. Car tout ce qu'ils demandent Benno et Adrien, c'est de s'étourdir encore une fois, faire comme si rien n'avait changé et retrouver un peu de leur jeunesse disparue. 

Et on se prend au jeu nous aussi. On est impatient de voir ce qui les attend. Et l'on ne sera pas déçu. Ce qui commence un peu à la façon d'une blague de potache, prend des couleurs nettement moins gaies et tourne au mauvais polar et à la conspiration nauséeuse. 

La qualité du bouquin tient aussi à son ton percutant. Un style très "parlé" avec un petit côté à la Audiard qui colle parfaitement à cette comédie dramatique et douce-amère. En fait, "Larchmütz 5632", c'est surtout un livre sur le temps qui passe. Sur les gens qui changent et les saloperies qui, elles, restent immuables. Sur la société qui ne va pas bien et sur les gens qui s'en foutent. 

Jean-Bernard Pouy y porte un regard désabusé sur un monde pas joli joli et sur la perte de nos illusions. Mais comme le dit Adrien : « l'important c'est d'avoir fait quelque chose, d'avoir essayé. Même misérablement. » 

Quant à Larchmütz, c'est juste le nom de leur maison, une longère de granit couverte de jolies ardoises toutes bleues. Et 5632, c'est le matricule de Momone, la vache télépathe qui observe tout çà d'un regard pas si bovin. Mais je vous laisse la découvrir par vous-même. 

Gallimard - Folio Policier - 2001

 

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FLEUVE NOIR
fl no
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  • Blog consacré à mes lectures dans les domaines de la fantasy, du fantastique et de la science fiction. Mais comme je ne suis pas sectaire et que mes goût sont assez éclectiques, il n'est pas exclu que j'y parle aussi d'un bon polar ou d'un essai.
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