LA GUERRE DU FEU - J. H. ROSNY AINE
A la suite d’un combat qui a mal tourné, le clan des Oulhamr se retrouve décimé et, pire encore, sans feu. Désemparé, privé de chaleur et à la merci des bêtes sauvages, les survivants sont au désespoir. Faouhm, leur chef, s’engage alors à prendre pour successeur celui qui saura reconquérir le feu sacré et à lui donner pour épouse sa jeune sœur, Gammla.
Amoureux de la jeune femme, Naoh, un jeune et intrépide guerrier, se lance immédiatement dans l’aventure avec l’aide de deux compagnons. Mais avant de conquérir sa belle, il devra affronter des fauves gigantesques, apprivoiser les mammouths, combattre les terribles tribus de dévoreurs d’hommes et de nains rouges et triompher d’Aghoo le félon.
« La guerre du feu » est l’un de ces livres que chacun croit connaître sans jamais les avoir lus et je pensais moi-même ne rien y découvrir. C’était une grave erreur et ce fut une belle surprise car ce roman nous conte bien plus que les pérégrinations de nos lointains ancêtres à la recherche du feu.
Il s’agit en fait d’une véritable œuvre de fantasy dotée de tous les stéréotypes du genre : un guerrier aussi brave qu’intelligent, un traître particulièrement fourbe, une jeune vierge, une quête, des bêtes fabuleuses, bref, autant d’ingrédients que l’on retrouvent dans quantité de romans de « sword ans sorcery ». Même les descriptions de combats ne sont pas sans évoquer celles des récits de Howard.
Finalement, il n’y a guère que son style pour nous rappeler que ce livre a été écrit en 1909. Rosny Ainé est adepte des longues phrases et des envolées lyriques célébrant la nature et le devenir de l’humanité. Cela surprend, donne au tout un genre particulier, mais n’est pas désagréable. Un peu comme si Proust avait entrepris de réécrire les aventures de Conan. Au final nous avons un livre bien plaisant qui mérite d’être redécouvert ne serait-ce que comme un précurseur de « l’éroïc fantasy ».
Marabout - 1975